31 décembre 2011

Mes résolutions pour 2012

Chaque année passée, j'ai pris des résolutions, avec la ferme intention de les tenir. Et c'est à chaque fois avec une allégresse et une insouciance que seule la jeunesse peut excuser que je les ai balancées par la fenêtre. Avec l'arrivée de cette nouvelle année 2012, je me suis dit que ce serait peut-être une bonne idée de réessayer de me tenir à carreau. Ça ne coute rien de tenter, pas vrai ? Voici donc une liste des résolutions que je vais prendre en cet an nouveau :

- Arrêter de tenter de convaincre les prophètes de fin du monde de créer une Inquisition pour se débarrasser des prophètes d'autres fins du monde. Ce n'est pas drôle DU TOUT.
- Ne plus faire croire que je suis un agent de la CIA ayant noyauté l'organisation ReOpen911 afin qu'elle éloigne les soupçons des véritables responsables des attentats : les pirates pingouins.
- Arrêter de répandre la rumeur selon laquelle le nouveau nom des Sceptiques du Québec est "les Sceptiques de Bavière".
- Arrêter d'essayer de convaincre les adeptes du New Age que la pendaison est la dernière méthode à la mode pour réaligner ses chakras. J'aurais pas l'air con si jamais quelqu'un finit par y croire.
- Ne plus me présenter aux paranoïaques comme le "Frumentarius de la Légion Zététique". De toutes façons, aucun d'entre eux ne connaît son histoire antique.
- Arrêter de raconter aux adeptes des "médecines naturelles" que la consommation de la ciguë et de l'arsenic (toutes deux 100 % naturelles !) est un excellent garant du bon fonctionnement de l'organisme. Et ajouter "Testé et approuvé : 100 % des personnes ayant testé ce nouveau remède ont cessé de se plaindre de leurs problèmes moins de dix minutes après ingestion" ne fait qu'aggraver mon cas.
- Ne plus faire croire aux fondamentalistes que j'ai été envoyé par Dieu pour leur demander de bien vouloir fermer leur grande gueule, s'il-vous-plait.
- Si l'on me repose la question "qu'est-ce que vous avez contre les médecines alternatives ?", ma réponse ne doit plus être "une arme thermonucléaire tactique". Ni "une souche d'anthrax résistante aux antibiotiques". En revanche, la réponse "de l'intelligence" reste acceptable.
- Non, je ne suis pas et ne serais jamais "l'avant-garde de la Bête". Peu importe combien de chatons je prétends sacrifier aux divinités païennes, lesquelles, ai-je cru comprendre, préfèrent les chiots.
- Ne plus faire paniquer les astrologues en leur demandant pourquoi les objets transneptuniens autres que Pluton ne sont jamais pris en compte dans leurs calculs rigolos.
- Arrêter de laisser entendre à ceux qui croient à la divination par les lignes de la main qu'on peut changer son destin en se coupant un bras.
- Facebook n'est pas un vecteur d'infections sexuellement transmissibles. Il me faudra trouver une autre excuse pour décourager les gens de son usage.

Bonne année à tous les tordus qui me lisent encore.

3 octobre 2011

Day of the Tentacle

Tiens, il y a peu je me suis fait cette réflexion : "Et si je postais plutôt des articles sur des jeux récents ? Après tout, j'ai une console next-gen et un ordinateur presque moderne. Et puis ça pourrait me permettre d'augmenter mon lectorat, et donc d'augmenter l'influence de mon message de domination et ainsi d'accélérer la venue du Gouvernement Mondial !"

Et juste après, j'me suis dit : "... Non". Et puis j'ai mangé des chips. Au bacon.

Bref, le jeu du jour se nomme Day of the Tentacle (en fait le nom complet est sensé être Maniac Mansion : Day of the Tentacle mais est-ce que j'ai seulement l'air d'en avoir quelque chose à foutre ? Hein ? Hein ?), sorti par Lucasarts en 1993, au temps où ce studio produisait des vrais jeux vidéos, et conçu par deux légendes du monde vidéoludique : Tim Schafer (Grim Fandango, Full Throttle, Psychonauts) et Dave Grossman (The Secret of Monkey Island, Total Annihilation, Tales of Monkey Island) avec le non moins légendaire moteur SCUMM.

Oh, accessoirement, c'est certainement l'un des meilleurs point'n'click de tous les temps. DE. TOUS. LES. TEMPS.



Woodstock at home

Le méchant.
Tout commence quelques temps après la fin du premier jeu (il n'est cependant pas important pour la compréhension de l'histoire d'y avoir joué). Le savant fou Fred Edison a encore fait une belle connerie, quoique cette fois-ci c'est sans le faire exprès : Pourpre, l'une des tentacules qu'il a créé pour le servir, a bu de l'eau polluée par des déchets toxiques mutagènes, également créés par le docteur foldingue sus-mentionné. Maintenant munie de deux bras, Pourpre décide de faire ce qui passe par la tête de n'importe quel être doué de raison lorsque lui pousse deux membres supplémentaires : conquérir le monde ! Heureusement, le Dr Edison, cinglé mais pas stupide, capture la tentacule et la ligote dans son labo.

15 août 2011

Galactic Civilizations II - Chérie, j'ai rétréci la Galaxie

"Oh, c'est pas vrai ! Encore un jeu de gestion ! Tu te fous de nous ?"

Alors d'abord, je ne supporte pas qu'on me tutoie. Moi, je le fais, mais c'est pas pareil. Ensuite, ce n'est pas un simple jeu de gestion : c'est un jeu de gestion DANS L'ESPACE ! L'Espace, bande de béotiens ! L'ultime frontière ! L'endroit où y'a, euh... ben, plein d'espace !

Sorti en mars 2006 en Europe, trois ans après le premier opus, Galactic Civilizations II : Dread Lords est donc un jeu de gestion/stratégie au tour-par-tour, assemblé par les mains expertes des développeurs de chez Stardock.

(Testé sur la version Gold en anglais.)


Garanti sans Gungans

Galactic Civilizations se présente comme l'héritier spirituel des jeux 4X comme on en faisait au bon vieux temps des Master of Orion et autres Reach for the Stars, en beaucoup plus graphique et en moins hermétique. Pour ceux qui l'ont oublié ou (malheur à eux, à toute leur famille et même à leur médecin traitant) ne l'ont jamais su, 4X signifie explore, expand, exploit, exterminate. Soit en bon français : exploration, expansion, exploitation, extermination. Ah, t'avais déjà compris ?

Mais il serait injuste de résumer GC II (tu croyais vraiment que j'allais l'écrire en entier tout au long de l'article ?) à un simple jeu de stratégie où le but est d'éliminer l'adversaire. Tout d'abord, les possibilités de victoire sont multiples : éliminer les autres civilisations du jeu, évidemment, mais aussi transcender la mortalité (victoire scientifique), obtenir la domination culturelle, réaliser une alliance diplomatique avec toutes les autres races du jeu, etc.

Il a l'air sympa, lui.
Pour résumer, on pourrait presque décrire ce jeu comme un croisement des jeux de stratégie spatiale sus-cités et du Civilization de Sid Meier. D'ailleurs, les connaisseurs de ce dernier trouveront sûrement l'interface et pas mal de mécanismes très familiers.

29 juillet 2011

1950 Choses Que Mr Welch N'a Plus le Droit de Faire Dans un JDR

http://theglen.livejournal.com/16735.html

C'est bien : un rôliste qui a de l'imagination.
C'est mal : un rôliste qui utilise son imagination uniquement pour pourrir vos parties.
C'est pire : Mr Welch.

C'est inventif, remarquablement ingénieux, bourré de références, et mortellement drôle.

18 juillet 2011

Précis de vocabulaire conspirationniste

C'est une découverte que nous sommes tous menés à faire : nos amis les conspirationnistes n'ont pas qu'une culture différente de la notre. Tout comme les femmes, ils ont également un langage différent. Si celui-ci s'articule autour des mêmes principes de syntaxe et de grammaire, le vocabulaire connait quelques différences. Voici un court lexique qui t'éviteras, j'en suis sûr, nombre d'impairs :

Curieux = Suspect.
Suspect = Coupable.
Question = quoique le sens de ce mot soit grosso modo identique à celui que l'on lui donne communément, il importe de savoir que pour un conspiro, une "question" doit par définition n'avoir aucune réponse. Contredire cet axiome est considéré par les conspirationnistes comme parfaitement illogique, voire comme blasphèmatoire. Il importe donc de le savoir afin de ne pas offenser son interlocuteur.
Officiel = Connerie.
C'est ton opinion = C'est faux.
Je respecte tes croyances = Tu racontes n'importe quoi.
 Exemple : "Il est clair que là-dessus nous avons un point de vue différent. Tu préfères croire aveuglément les versions officielles, mais bon, je respecte tes croyances."
On = pronom impersonnel difficilement traduisible. "On" désigne grand nombre de choses en fonction du contexte et de l'interlocuteur. "On" peut être une minorité ethnique et/ou religieuse, un parti politique, un gouvernement en place ou une race quelconque d'extraterrestres. Des spécialistes de la linguistique déclarent que ""On" est un con", mais pas conclusions hâtives, je vous prie.
Exemple : "On veut nous faire taire !" (En l’occurrence, le on désigne peut-être la maman du conspiro qui cherche à le faire décrocher de son ordinateur parce que c'est l'heure du diner) 
Sioniste = Juif.
Communiste = Terroriste. Apparemment lié à la fluorisation de l'eau et la corruption de nos précieux fluides corporels, Mandrake.
Socialiste = Communiste qui ne s'assume pas. En ligue avec les islamistes pour la domination du monde. Ou je sais plus quoi.
Capitaliste = Dans la mythologie conspirationniste, le capitaliste est une figure démoniaque, veule et lâche qui ne cherche qu'à augmenter sa fortune personnelle, le plus souvent au détriment des innocents. Il tient le rôle d'antagoniste dans nombre de fables conspirationnistes, qui le dépeignent le plus souvent en train de donner des coups de pied au cul des chatons ou de rire à gorge déployée du sort de petits enfants affamés du Tiers-Monde.

Évolutionniste = Issu du panthéon créationniste, l’Évolutionniste est un eugéniste forcené qui cherche a dénigrer l’œuvre de Dieu tout en préparant le monde à l'arrivée de l'Antéchrist. Pour se faire, il plante partout des fossiles artificiels pour détourner les gens de la lecture de la Bible (ou du Coran, ou du manuel de Debian).
Médecin = Créature lovecraftienne hybride d'évolutionniste et de capitaliste, le médecin a pour but d'anéantir l'humanité par la Science Officielle en rendant tout le monde malade pour se faire plein de profits. Il n'aime rien tant que filer l'autisme à des gosses pour le plaisir, sinon inventer des études officielles (donc fausses) pour prouver qu'il est innocent. Ce qui prouve bien sûr qu'il est coupable.
Homosexuel = Monstruosité à forme humaine ne pensant qu'à violer les petits enfants afin de les transformer en créature à son image. Basiquement, l'homosexuel est l'équivalent du loup-garou dans la mythologie conspirationniste.
Nouvel Ordre Mondial = Niveau final. Ironiquement, le terme a été inventé par George Herbert Walker Bush (alias Bush Senior), bien connu pour son intelligence* et pour son fiston.
Antéchrist =  Boss de Fin, parfois présenté comme le patron du NOM sus-mentionné. En fonction des époques (et des mabouls), l'identité de cette créature mythologique à varié de Gorbatchev à Barack Hussein Obama, en passant par Elvis Presley, Jean-Paul II (!), Kurt Cobain, Nelson Mandela, le secrétaire général des Nations Unies ou encore Schnappi das kleine krokodil.
Témoignages = dans le folklore conspiro, le Témoin est une figure d'inspiration divine dont la Parole sans failles doit être transmise. Il est un peu l'équivalent du Saint dans la religion chrétienne, ou des bouddhas dans la religion... hum, bouddhiste. Tout comme le missionnaire musulman et ses sourates, le conspirationniste fait un fréquent usage de Témoignages afin de mieux appuyer son discours. L'importance de ceux-ci n'est toutefois comprise que de ses semblables.
Youtube = La Mecque. Tout conspirationniste dévoué y fait régulièrement un pèlerinage. Admettons que c'est quand même moins chiant que d'aller jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle à pied.

Maybe not, but it's useful anyway.

Et rappelez-vous toujours la devise du Vrai Conspirationniste™ : "L'innocence ne prouve rien !". A moins que ce ne soit le slogan de l'Inquisition dans Warhammer 40K, je les confonds souvent.

* J'entends pouffer dans le fond. Parfaitement que Bush Sr était intelligent... comparé à Dan Quayle.

13 juillet 2011

Firefly

En attendant d'avoir suffisamment de temps devant moi pour reprendre la conquête du monde, mise en stand-by depuis un temps incongru, voici un petit hommage rapide à ce qui aurait pu être une excellente série télé si elle n'avait pas été coupée au bout de quatorze épisodes (dont seuls onze auront été diffusés, et même pas dans le bon ordre) : Firefly.


Take my love, take my land,
Take me where I cannot stand
I don't care, I'm still free,
You can't take the sky from me

Take me out, to the black,
Tell them I ain't comin' back
Burn the land and boil the sea
You can't take the sky from me

There's no place I can be
Since I've found Serenity
But you can't take the sky from me

19 mai 2011

En pause

Ouais, la Sainte Ironie a changé d'horaires de travail, alors le blog va tourner au ralenti pendant un moment indéfini.
Désolé pour le dérangement. En attendant, retapez-vous tous les anciens articles, y'en a de pas mal du tout.

9 mai 2011

Always Look On The Bright Side Of Life - Monty Python

Issu de l'une des meilleurs comédies de tous les temps, Life of Brian, voici une jolie petite chanson porteuse d'un message pas si stupide.


Some things in life are bad
They can really make you mad
Other things just make you swear and curse.
When you're chewing on life's gristle
Don't grumble, give a whistle
And this'll help things turn out for the best...

    And... always look on the bright side of life...
    Always look on the light side of life...

If life seems jolly rotten
There's something you've forgotten
And that's to laugh and smile and dance and sing.
When you're feeling in the dumps
Don't be silly chumps
Just purse your lips and whistle - that's the thing.

    And... always look on the bright side of life...
    Always look on the light side of life...

For life is quite absurd
And death's the final word
You must always face the curtain with a bow.
Forget about your sin - give the audience a grin
Enjoy it - it's your last chance anyhow.

    So always look on the bright side of death
    Just before you draw your terminal breath

Life's a piece of shit
When you look at it
Life's a laugh and death's a joke, it's true.
You'll see it's all a show
Keep 'em laughing as you go
Just remember that the last laugh is on you.

    And always look on the bright side of life...
    Always look on the right side of life...
    (Come on guys, cheer up!)
    Always look on the bright side of life...
    Always look on the bright side of life...
    (Worse things happen at sea, you know.)
    Always look on the bright side of life...
    (I mean - what have you got to lose?)
    (You know, you come from nothing - you're going back to nothing.
    What have you lost? Nothing!)
    Always look on the right side of life...


J'espère qu'on jouera cette musique pour mon enterrement.

2 mai 2011

Ampoules (bis)

Combien faut-il de membres du parti Baas pour changer une ampoule ?
Il n'y a aucune ampoule grillée en Irak ! Jamais ! Les américains mentent ! C'est une fiction holywoodienne. Une illusion qu'ils veulent vous vendre. Des ampoules grillées ? En Irak ? C'est ridicule !*

Combien faut-il d'asociaux pour changer une ampoule ?
Qu'est-ce que ça peut bien te foutre ?

Combien faut-il de programmeurs pour changer une ampoule ?
Ils peuvent pas, c'est un problème de hardware !

Combien faut-il de Wikipédiens pour changer une ampoule ?
Un pour changer l'ampoule.
Un autre pour annuler le changement d'ampoule et apposer un bandeau de "neutralité disputée". 
Un autre pour protester et rechanger l'ampoule.
Un autre pour alerter l'administration et ré-annuler le changement d'ampoule.
Dix-huit autres pour lancer une guerre d'édition.
Un admin pour bannir tout ce beau monde et remettre l'ampoule telle qu'elle était avant d'être changée, puis laisser le bandeau "neutralité disputée".
Et enfin un vandale pour rechanger l'ampoule et tout relancer.

Combien faut-il de Nord-Coréens pour changer une ampoule ?
Nos glorieux travailleurs socialistes peuvent changer les ampoules bien plus rapidement et bien plus efficacement que n'importe lequel de ces démons américains, grâce à la pensée du Président Eternel ! Mais de toutes façons, on n'a pas le courant, alors...  

Combien faut-il de bouddhistes pour changer une ampoule ? 
Un seul, mais ça lui prend quatre réincarnations. 

Combien faut-il de Spartiates pour changer une ampoule ?
NONE !
WE SHALL FIGHT IN THE DARK !



* Référence.

25 avril 2011

8 clichés sur l'athéisme qui ne sont pas près de disparaître

Attention, cette fois-ci, je fais un article à peu près sérieux. Je dis ça pour ceux qui espéraient pouffer tranquillement pendant les heures de bureau, ceci afin de minimiser leur déception.


1 : "Les athées croient en l'inexistence de Dieu !"

C'est l'un des clichés les plus répandus, dommage, c'est aussi l'un des plus inexacts.

A la base, le mot "athéisme" vient du latin "theis" (ou "theos". Ou peu importe) qui signifie "Dieu"... oui, je me doute que tu le savais déjà, mais j'explique. Ensuite, en ajoute la particule "a", qui signifie "sans", comme dans "anaérobie", "aseptisé" ou "anaconda", et ça nous donne "sans Dieu". Donc, un athée au sens strict est quelqu'un qui n'a pas de Dieu. Tu me dis si ça devient trop compliqué.

En fait, les personnes qui croient activement en l'inexistence de Dieu sont plutôt appelées "antithéistes", avec la syllabe "anti" comme dans "Antisthène" (qui ne signifie probablement rien).

L'athéisme recouvre en fait un très grand nombre de courants de pensées. Citons pour exemples :
- L'agnosticisme (pas besoin de te faire un dessin... au pire, il y a des définitions de ce courant de pensée partout sur la Toile)
- L'apathéisme. En résumé, le fait de ne même pas se poser la question (par choix ou non) de l'existence de(s) Dieu(x), sans nécessairement se proclamer athée. On peut considérer cela comme de l'athéisme de facto.
- L'ignosticisme : terme peu connu et très rigolo désignant la position assumant que le débat sur l'existence de(s) Dieu(x) n'est pas correctement défini. Pour reprendre les termes de RationalWiki, si l'agnostique dit : "vous ne pourrez jamais vraiment savoir", l'ignostique (Dieu que c'est moche comme mot...), lui, dit : "vous ne vous êtes même pas mis d'accord sur ce dont vous discutez !". En effet, il considère qu'il y a des dizaines, voire des centaines de définitions différentes de(s) Dieu(x), et qu'en conséquence il est impossible de s'en sortir.

Autre fait amusant, il est tout à fait possible pour un athée de posséder un point de vue recouvrant plusieurs de ces positions.

En résumé, dire "tous les athées croient en X/ l'inexistence de X" est idiot. A peu près autant que de dire : "Tous les Européens croient en Zoroastre" (non, c'est pas celui qui surgit hors de la nuit, courant vers l'aventure au galop).

2 : "Les athées ne connaissent pas les religions qu'ils critiquent !" 

Souvent présenté sous la forme "si tu lisais tel texte que je considère comme sacré, largement plus sacré que tous les autres textes sacrés même si je sais pas pourquoi, tu changerais d'avis et te convertirais au culte de Patrick Poivre d'Arvor." ou encore "Ah ! Si seulement tu savais..." avec l'air de supériorité pédante coutumière à bien des vendeurs de religion.

Mauvaise nouvelle à toutes les grenouilles de bénitier : une part non négligeable des athées sont d'anciens croyants, et même d'anciens convertis (J'ai entendu le chiffre de 80 %, mais je n'ai pas trouvé de sources fiables pour le confirmer, prière de m'en faire part via les commentaires si tu en sais davantage). Un cynique comme moi dirait même que c'est souvent parce qu'ils connaissent si bien les religions qu'ils en sont venus à les abandonner.

Pire encore, des tests menés aux USA montrent qu'en fait, les athées en savent parfois même plus que les croyants sur le sujet ! (On apprend également que 45 % des catholiques ignorent encore que la communion n'est pas symbolique...)

Pour finir, peut-être est-il adéquat de mentionner aussi ces membres du clergé qui ont cessé de croire en Dieu.

11 avril 2011

L'étrange histoire de Job

L'un des mythes religieux que j'ai toujours considéré comme le plus barré, c'est l'histoire de Job,  de la mythologie chrétienne, dépeinte dans le Livre éponyme (La deuxième place sur le podium étant occupée par cette historiette de la mythologie nordique qui raconte le viol de Loki par un cheval*...). Pour les païens qui me lisent, qu'on me permette d'en faire un petit résumé selon le style qui me sied si bien.

Il était une fois un brave petit monsieur du nom de Job, donc, qui vivait dans le pays d'Uç. C'était un type vachement bien, riche, bon père de famille et mari parfait, pieux, généreux, etc, etc. Un cynique comme moi dirait que ça fait de lui le parfait aimant à emmerdes. Eh bien, encore une fois, le cynisme a raison.

Un beau jour, Satan (pas mal cynique aussi dans son genre) alla voir son grand copain Dieu histoire de taper un peu la causette et de lui prouver qu'il n'existe pas chez l'humain de bonté ou d'amour désintéressé.** Il déclara que si Job était aussi respectueux de Dieu, c'était uniquement parce qu'il était heureux et riche. Satan demande donc à tester Job, ce qui dans le langage des êtres surnaturels signifie "le faire passer par tout un tas de crasses de plus en plus ignobles parce que chez les dieux et les démons on a vraiment que ça à faire".

Always look on the bright side of life.
Dieu dit : "Challenge accepted !", et Il se dit que cela était bon.

Bientôt, Satan fit zigouiller tout le bétail de Job, ses serviteurs et sa famille, puis fit brûler ses possessions et toutes ses richesses. Mais Job s'en foutait, il continua à aimer Dieu. "Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris, loué soit le Nom du Seigneur", déclare-t-il tout nu devant la presse.

Pour faire bonne mesure, l'Ange Déchu décida aussi  (toujours avec l'aval du Très-Haut) de refiler la lèpre à Job. A cette occasion, sa femme (qui avait échappé au massacre, mais pas très longtemps : il est mentionné plus tard dans le Livre qu'elle aurait vendu des cheveux (!) à Satan, ce que Dieu saisit comme prétexte pour la dézinguer à son tour)  lui dit qu'il ferait peut-être mieux de maudire Dieu, s'il tient à sa peau et tant qu'il lui en reste une. Mais Job, étant apparemment aussi obstiné que les Deux Compères, refuse.

Jéhovah pas le rapport.
Alors Yahweh le Tout-Puissant se tourna vers le Diable et lui déclara :
"Nananinanère, J'avais raison, tu m'dois cent balles."

Après quoi, Il fit réapparaître la fortune de Job (lui offrant même deux fois sa "mise" de départ) ainsi que dix marmots. L'homme eut une vie heureuse et mourut d'une "belle mort"***.

Et c'est tout, that's all folks.

La morale que l'on est sensé tirer de cette charmante fable serait la suivante (évidemment, comme pratiquement tous les textes religieux, chaque croyant semble y comprendre ce qui lui plait) : si d'un seul coup tout va super mal dans ta vie, continue de croire en Dieu, tout va s'arranger, tu seras même récompensé. Même quand la source de tout ce mal est finalement Dieu lui-même.

Allez savoir pourquoi, mais moi, ce n'est absolument pas ce que j'en ai retenu. Voici en vrac quelques petites remarques que je me suis faite au cours des différentes lectures que je fis du Livre de Job :
- Alors en gros, la Terre et l'Humanité sont juste un genre de bac à sable pour les expériences sociologiques des Deux Connards ? Ou un jeu vidéo ? Ça donne sacrément envie de croire...
- D'ailleurs, si on y réfléchit, tout ça ne serait pas arrivé si Job n'avait simplement pas cru en Dieu (ou du moins en ce dieu), auquel cas lui et Satan aurait choisi un autre malheureux à martyriser.
- Dieu semble trouver plus important de contredire Satan que de se préoccuper du bien-être -et certainement  de la santé mentale !- des gens qu'Il est sensé aimer infiniment. Certes, Job a récupéré sa fortune (et plus), et on lui a offert dix filles "les plus belles du pays", mais il a quand même assisté à la mort d'un grand nombre de personnes chères, notamment sa femme (qu'il ne récupérera vraisemblablement pas).
- Faut pas vendre des cheveux au Malin ! Juste au cas où cette idée nous serait passée par la tête.
- Tiens, à ce sujet, le Livre de Job mentionne que la femme de Job avait fait cet étrange commerce en échange d'or et de nourriture. Nourriture dont elle avait sûrement besoin parce qu'elle était devenue miséreuse... Hors, elle s'est justement retrouvée dans cette situation à cause des Deux Idiots susmentionnés, ceux-là même qui la firent envoyer en Enfer.


* Loki (qui au passage est un homme), suite à cette union peu banale, donna naissance à un cheval à six pattes qui servit plus tard de destrier à Odin. Juste pour la petite histoire...
** Ce en quoi je ne lui donne pas nécessairement tort...
***  Étant donné que ça se passe dans la Judée antique, ça doit vouloir dire qu'il est mort d'une pneumonie à quarante ans.

1 avril 2011

Toi aussi, prédit la Fin du Monde (et fait peur aux petites vieilles)

Tu ne le sais probablement pas, jeune ignorant, mais tandis que toi et tes ancêtres vaquiez à vos différentes activités vaines et futiles, votre Monde s'est fini pas moins de 54 fois*. Je suis sûr que, pauvre ladre superficiel et matérialiste que tu es, tu ne t'en étais même pas rendu compte !
Eh oui, brave mais indécrottable apprenti. Ça fait cinquante-quatre fois que le monde a pété rien qu'au vingtième siècle (Et apparemment, c'est encore reparti pour un tour en 2012, on est gâtés). Dont six fins du monde rien que grâce à Charles Taze Russell et son ensemble qu'on applaudit bien fort !

Et maintenant, une autre révélation qui va probablement déclencher une fibrillation ventriculaire dans ton petit cœur, mon humble suivant : en fait, toutes ces prédictions, c'était pour de faux.

"Mais pourquoi ferait-on une blague aussi morbide ?!" te demandes-tu. Eh bien, tout d'abord, toutes les prédictions de fins du monde ne résultent pas nécessairement d'une blague. Parfois le rigolo à l'origine de la prophétie est lui-même convaincu (mais pas tellement vaincu) d'avoir raison. Il est ainsi probable que Jean-Paul Appel n'ait pas décroché le moindre sourire en voyant des dizaines d'imbéciles se ruer dans son "École de Préparation à l'Evacuation Extraterrestre" avant de se rendre compte à la date fatidique, où la Terre était sensée s'en prendre plein la gueule, qu'il ne se passa rien. 

Et pourtant, y'avait de quoi se marrer (Une école de préparation à l'évacuation par les zitis, bon sang !). C'est pourquoi je propose aujourd'hui, dans le cadre de mon organisation non gouvernementale "Apprenons à Nous Foutre Du Monde Plutôt qu'Essayer de l'Améliorer Parce Que Bon Enfin Voilà Quoi" (ou ANFDMPEAPQBEVQ pour les intimes), laquelle fête d'ailleurs aujourd'hui ses deux jours d'existence (déjà ! eh ben dis donc), de se lancer dans ce petit jeu qui consiste à prophétiser quand tout le monde va mourir et à le clamer haut et fort. Voici comment procéder, par étapes...

(Record de l'introduction la plus longue et la plus alambiquée battu !)

25 mars 2011

Le vrai complot du 11 septembre !

Devant vos yeux ébahis !


Eh oui, l'adultère, c'est risqué. Surtout les jours de terrorisme.

21 mars 2011

Quelques arguments à l'usage du créationniste débutant

Alors comme ça, tu es créationniste. Fort bien. Et tu veux épandre tes idées sur pleins de forums ? C'est toi qui vois. Mais avant de te lancer dans cette tâche de longue haleine (et qui ne mènera vraisemblablement nulle part), es-tu sûr d'avoir bien appris par cœur les Arguments Inévitables du Bon Rhétoricien Créationniste ?
Comment ça, "qu'est-ce que ça veut dire" ? Parbleu, ignore-tu que tous les créationnistes partis en missionnaires pour épandre la Vérité par-delà les forums doivent systématiquement respecter un même rituel afin de diffuser le message ? Allons bon, heureusement que je suis là, quand même.

1) Un scientifique a presque dit que l'évolution c'était pour de faux ! si si, quand on coupe quelques mots au hasard et qu'on le lit dans le noir, une nuit sans lune, avec des lunettes de soleil...

Il est très important de bombarder tes interlocuteurs ennemis de citations de grands chercheurs ou de grands penseurs, beaucoup d'imbéciles partageant la croyance étrange que suivre aveuglément les gens intelligents, c'est faire preuve d'intelligence. L'ennui, c'est qu'il n'existe pas de chercheurs ou de gens célèbres et reconnus pour leur intelligence qui soutiennent l'Intelligent Design (par contre, y'a Dobeliou ou Sarah Palin. si tu trouves le moyen de faire avec...). Mais ne baisse pas aussi vite les bras, jeune ami illuminé. Il suffit d'utiliser une technique vieille comme le monde qu'on appelle : le quote mining. Par exemple, si un chercheur X déclare un beau jour :
"Il faut être vraiment ignare ou malhonnête pour croire que l'évolution est autre chose qu'un fait. Ce sont les mécanismes qu'elle utilise qui restent une théorie."
Hop ! Quelques arrangements par-ci par-là, et ça nous donne :
"Il faut être vraiment ignare ou malhonnête pour croire que l'évolution est autre chose qu'[...]une théorie"
C'est pas beau, ça ? Tu n'as pas eu besoin de faire la moindre recherche ni d'y comprendre quoi que ce soit, et tu as déjà tes premiers arguments !
Admire l'exemple des Témoins de Jéhovah, experts reconnus en la matière. 

2) La théorie de l'évolution est désuète/est sur le point de disparaître/laissera bientôt sa place à la Vérité 

Et oui ! Tu ne le savais pas ? Ça va faire depuis le début du XXème siècle que les créationnistes le répètent à qui veut bien l'entendre (c'est-à-dire surtout à eux-mêmes), mais cette fois-ci, c'est sûr, c'est pour de vrai ! Vous verrez, bandes de moutons évolutionnistes ! D'ici quatre ou cinq... siècles... la théorie de l'évolution aura complètement disparu ! Gloire à la Licorne Rose Invisible !

3) Des contre-arguments ? J'VOUS ENTENDS PAS, J'VOUS ENTENDS PAS !

Il est également très important d'ignorer tes opposants. Ce qu'ils ont à te dire ne peut que t'éloigner de la Vérité et de la Lumière. Lorsque l'on répond à tes questions, contente-toi de les reposer comme si de rien n'était, voire de fanfaronner "Ah-ah, vous ne pouvez donc pas répondre, je le savais, bien fait pour vous.". Il est également important d'énerver tes opposants. Ça leur apprendra, après tout, à être de sales évolutionnistes.

4) Athées = immoraux = nazis 

Les gens ne se rendent pas compte, mais hors la religion, point de morale. Point du tout, du tout. N'hésites donc pas à engueuler ces sales athées qui remettent la bible en question sous prétexte qu'elle contiendrait quelques... centaines de passages moralement douteux. Ils parlent de ce qu'ils ne connaissent pas, fi !

Dans un autre genre d'idées, tu peux même carrément assimiler les athées aux nazis, mais dans ce cas prépare-toi à devoir ignorer les nombreuses preuves que ni Hitler ni presque aucun de ses suivants ne fut  le moins du monde athée. Si jamais l'un de tes opposants n'apprécie pas du tout cette comparaison et te tient des propos corsés, rebondis sur l'occasion afin de démontrer à quel point les athées n'ont aucun respect pour les opinions des autres, que tu n'es qu'un pauvre martyr au service d'une noble cause qu'est la Vérité, et que t'as pas de papa et que t'as pas de maman, etc. Enfin, n'hésite pas à verser dans le mélodrame, ça permet toujours de récupérer un peu d'attention, à défaut d'avoir un rapport avec le sujet.

5) Le pétage de plombs 

Obligatoire. Toutes les 2 heures environ, clame haut et fort que tous les évolutionnistes athées nazis ne sont que des salopards matérialistes intolérants et que, ne pouvant le supporter parce que tu n'es qu'un martyr et tout ça et tout ça, tu t'en vas, meurtri, ta dignité bafouée.

Puis réapparait sans explication et reprend les hostilités le débat comme si de rien n'était. Cela devrait déstabiliser le camp adverse et te donner l'avantage. Ou te faire passer pour un con. Mais t'es quand même plus à ça près, si ?

Et quoi qu'il arrive, n'oublie pas l'argument absolu :
Pour chaque question à laquelle tu ne peux pas répondre, pour chaque argument auquel tu ne trouves pas de parade, réponds simplement :

Joker ! Dieu ! 

Testé et approuvé.

14 mars 2011

Let's Go To The Mall - Robin Sparkles

Si cette chanson avait existé dans la réalité, je suis pratiquement sûr que l'ONU, l'Unesco et l'OMS auraient demandé la vitrification du Canada au nom de la préservation du patrimoine culturel mondial et de la sauvegarde de l'humanité.

 

Let's go to the mall, everybody!

Come on Jessica, come on Tori,
Let's go to the mall, you won't be sorry
Put on your jelly bracelets
And your cool graffiti coat
At the mall, having fun is what it's all aboot

I haven't done my homework yet (That's OK!)
And you know how my parents get (Whatever!)
Let's go to the mall today

There's this boy I like
Met him at the food court
He's got hair like Gretzky
And he does jumps on his skateboard
I hope he asks me out
Takes me to my favorite spot
It'll be just him and me
(But don't forget the robot)

Dad says I'm too young to date (Lame!)
But baby, I don't want to wait (Let's do it!)
That's OK, I'm going to rock your body anyway
I'm going to rock your body 'til Canada Day

Everybody come and play
Throw every last care away
Let's go to the mall today

I went to the mall with a couple of friends
I had a whole week's allowance to spend
I want hoop earrings and a Benetton shirt
We came here to shop and we came here to flirt
I turned around and who should I see
Prime Minister Brian Mulroney
He said, "Young lady, I don't approve."
So I had to get down and bust a crazy move
Hit it Fred, come on
Let's go to the mall

Let's go to the mall, everybody!
Everybody come and play
Throw every last care away
Let's go to the mall today

Everybody loves the mall!
Everybody come and play (Yeah!)
Throw every last care away (I love my hoop earrings!)
Let's go to the mall today

Pour ceux qui ont survécu à ce traitement, passez la deuxième couche. Attention, c'est encore plus nocif que l'Epoxy en application directe sur les neurones...

N'oubliez pas les sages paroles de Saint Barney : "Whenever I start doing pop, I just stop doing pop and start being awesome instead.". True Story.

7 mars 2011

Tropico, ou comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer El Presidente

Tu es un démocrate convaincu ? Tu aimes être aux petits soins de tes peuples virtuels dans les jeux de gestion ? Tu te sens humaniste dans l'âme ? Voir à la télévision tes frères humains oppressés par des cinglés te fait couler une petite larme ?

MOI NON PLUS !

Aujourd'hui, je vais te tenir la jambe sur Tropico, un jeu de gestion sur PC, développé par PopTop Software (qui réalisa Railroad Tycoon II et III, les connaisseurs savent de quoi je parle) en l'an de grâce 2001. Tropico, c'est un peu l'anti-Sim City ou l'anti-Civilization, blindé d'humour noir et d'un cynisme à tout épreuve. Ici, trêve de maire bien intentionné ou de leader de civilisation éclairé. Dans Tropico, tu es le dictateur d'une république (bouarf, arf, arf !) perdue dans les Caraïbes en pleine Guerre Froide. Élections truquées (ou pas d'élections du tout), répression et arrestations juste pour le fun, détournements de fonds publics, c'est toi qui décides, point barre ! Viva El Presidente !

(Note : pour donner un genre, les titres de sections de cet article sont en espagnol, bien que je n'ai pas la moindre notion de cette langue. Si un hispanophone pure souche passe par là et qu'il constate que j'ai fait des fautes, qu'il n'hésite surtout pas à se manifester, gracias)

(Note 2 : la version du jeu dont je parle dans cet article est la version Gold, qui inclut l'extension Paradise Island. Voilà, c'est tout.)

Cette fois-ci, pas de légendes stupides sous les images, promis.


Mi vida como un dictador

Toute partie commence immanquablement par la création de son propre tyran bien à soi (ou la sélection d'un dictateur pré-généré) : choix de son origine (mineur, généralissime, Harvardien, auteur gauchiste, etc), sa glorieuse montée au pouvoir (coup d'état fasciste, mise en place par le KGB, "achat" des élections ou... élection ordinaire, mais franchement, qui voudrait ça ?), puis choix de deux qualités et de deux défauts.

Pour exemple, voici un modèle de Presidente :
- Universitaire d'Harvard (meilleures relations avec la faction capitaliste et les USA, effet inverse avec l'URSS)
- Mis en place par la CIA (idem, plus traite annuelle versée par l'oncle Sam)
- Qualités : Travailleur (+10 % à la production générale) et Administrateur (bonus à l'enseignement et réduction des coûts de construction)
- Défaut : Coureur de jupons (respect des femmes et de la faction religieuse moindre) et Menteur invétéré (respect des factions religieuses et intellectuelles moindre)

Et nous voilà bombardé à la tête de la nation tropiquéenne, en remplacement de votre prédécesseur décédé d'une intoxication alimentaire. Probablement. En fait de nation, Tropico consiste généralement en quelques bidonvilles, un port pour l'export des marchandises et l'arrivée des immigrants, un bureau de construction et... le palais. Palais qu'il faudra bien protéger, surtout si on n'a pas l'intention de régner avec des gants.


Infinita Tristeza

Très vite, le tyran en herbe comprendra que la clé du succès dans la politique de Tropico est le compromis. Compromis dans le budget tout d'abord, puisque vous décidez de tout en matière de constructions : l'implantation du tourisme,  de l'industrie, de la production agricole, de l'exportation... En résultent de sempiternelles interrogations : quelle somme consacrer aux habitations ? aux infrastructures ? ... au fond de retraite présidentiel ? Faut-il augmenter les salaires maintenant pour diminuer la grogne prolétaire ou économiser pour construire un ministère des affaires étrangères afin d'améliorer ses relations avec le monde extérieur ?

Mais surtout compromis avec les factions. Car votre république bananière est livrée automatiquement avec six groupements politiques : les religieux (qui n'aiment rien tant que les belles églises et les autodafés), les intellectuels (qui veulent surtout un haut niveau de liberté et un enseignement de qualité), les militaristes (... à ton avis ?), les écologistes, les communistes et les capitalistes.

Chacune, donc, aura ses exigences et soutiendra El Presidente en fonction de la façon dont elles auront été exaucées. Et, bien sûr, il sera impossible de plaire à tout le monde... Comme en vrai, hein ? Constituer une grosse armée pour obtenir le suffrage des militaristes fera perdre le soutien des intellectuels qui y verront l'instauration d'un état policier. Implanter moult industries afin d'améliorer l'économie et ainsi mieux s'entendre avec la faction capitaliste coûtera beaucoup de popularité auprès des écolos. Diminuer la disparité des salaires pour que les camarades cocos puissent se réjouir mettront les adeptes de Adam Smith hors d'eux.

C'est que c'est du boulot d'être un salaud...




Era una vez... la Guerra Fria

En bref, l'île de Tropico est un fameux merdier en matière de politique intérieure, mais rassure-toi, le front extérieur n'est guère plus riant. Comme mentionné précédemment, l'arrivée au pouvoir du joueur se fait en pleine Guerre Froide. Aussi, en plus de devoir gérer des factions à couteaux tirés, devra-t-on tirer son épingle du jeu de l'opposition USA/URSS. Le conflit se manifestera principalement par une aide étrangère plus ou moins élevée en fonction de la politique suivie par le dirigeant tropiquéen en place : les Yanquis soutiennent un Tropico démocratique (avec des vraies élections et tout) pourvue d'une faction capitaliste satisfaite, tandis que la Russie Soviétique favorise une nation qui a tout les atouts d'un état socialiste (... ou le plus possible). Et là encore, un minimum de discernement sera vital, car faire trop le malin résultera en l'invasion de l'archipel, ni plus ni moins !

Il est cependant possible, pour le joueur craignant une ingérence étrangère trop hostile, de conclure une alliance avec l'une des deux superpuissances, laquelle se manifeste en l'installation d'une base militaire (avec missiles nucléaires, naturellement) sur la petite île. Inutile d'espérer un coup de main soviétique ou occidental en cas de rébellion, toutefois, le seul intérêt des deux camps envers Tropico est clairement d'empêcher l'autre de poser ses pions atomiques dessus afin d'obtenir un avantage dans leur étrange jeu d'échecs radioactif.

En résumé et pour paraphraser l'élégante formule de Sergio Leone, si tu veux survivre : giù la testa, coglione ! Ah, attendez, ça c'est de l'italien.



Nadie espera que la inquisición tropicana !

Tiens, tant que j'en suis à parler des conséquences de ses actes... Toute action dans Tropico entraînant réaction, ne vas pas imaginer que tu vas pouvoir régner avec les mains trop libres.

S'il est possible (et très amusant) de faire enfermer, ou abattre en pleine rue, toute forme d'opposition,  de garnir son compte en banque en Suisse avec les deniers du peuple, d'instaurer des lois absurdes, de se maintenir en place en interdisant toute élection, d'instaurer la loi martiale, bref, de se proclamer le fils spirituel de Khadafi, il faut bien se douter que cela ne se fera pas sans la montée d'un ressentiment dans le bas-peuple. En effet, un Che Guevera sommeille dans chaque Tropiquéen, et une goutte d'eau de trop dans le vase de la violation des droits de l'homme pourrait bien déclencher une révolte. De bons citoyens se métamorphoseront alors subitement en guérilleros à béret rouge et disparaitront dans la jungle, dont ils ressortiront ponctuellement pour faire péter des bâtiments et tuer quelques-un de tes fidèles soldats au nom de la libertad !

Ah oui, l'armée, j'allais oublier... Tout apprenti râleur autoritaire qui aura pris soin de réviser ses leçons d'histoire d'Amérique du Sud s'assurera en permanence que ses fonctionnaires militaires soient grassement payés. Il ne faudrait pas que votre seul soutien solide en cas de révolution flanche... Ou qu'il organise lui-même la destitution d'El Presidente !

Au joueur de décider s'il veut combattre ces élans de subversion par la répression ou la prévention, ou même en endormant le peuple par le bon vieux panem et circenses, qui décidément est toujours aussi populaire depuis la Rome antique.




Utopía justifica los medios... ¿no?

Tropico est un jeu unique dans bien des sens. Franchement, c'était quand la dernière fois que t'as vu un jeu où on peut martyriser le peuple dont on est sensé être responsable ET en être récompensé ? Ouais, absolument. C'était quand la dernière fois que t'as vu un type se faire flinguer en pleine rue, et que tu ne t'es pas senti mal à l'aise d'avoir ri ? C'était quand la dernière fois que t'as joué à un jeu vidéo à l'humour tellement noir que t'en ris jaune ? Tiens, et d'ailleurs pourquoi on rirait jaune à de l'humour noir ? C'est une histoire de contraste ou un truc comme ça ?

Mmmh, oui, bref. Un jeu unique donc, et hallucinant tant par les possibilités offertes par son gameplay complexe mais simple d'accès que pour son cynisme hilarant. Et aussi parce qu'on peut y mettre des écolos en taule en toute impunité. Et ça, ça n'a pas de prix.

3 mars 2011

Humour athée

Parce que tout le monde sait que c'est meilleur que le café.*


Now that's badass.
Non, ça c'est faux. La seule vraie religion c'est la mienne. C'est écrit juste ici.
 

* Ris, c'est un ordre.

24 février 2011

Toi aussi, invente tes témoignages choc !

A l'issue d'un précédent billet concernant la meilleure façon de s'en mettre plein les fouilles en se faisant passer pour Docteur Miracle, j'ai rapidement constaté que j'avais complètement laissé de côté l'un des aspects les plus important dans l'érection de sa propre arnaque : les témoignages.

Parce que dans le domaine des pseudo-médecines, le témoignage, c'est comme les vidéos Troutube pour le conspirationniste, les citations incessantes de la Bible pour le spammer évangéliste ou l'invocation de la liberté d'expression comme défense pour le troll d'extrême-droite : c'est la base du commerce, putain ! 

Parce que c'est un réflexe présent de naissance chez tout être humain : plus ça a l'air populaire, plus ça attire (z'avez qu'à voir la soupe populaire ces temps-ci, y'a un de ces mondes !). Enfin, à l'exception d'une catégorie de personne quelque peu différente et qu'on appelle l'anticonformiste. Celui-là est justement attiré par ce qui est impopulaire, au point qu'on en vient souvent à se demander pourquoi il continue à pratiquer cette activité si conformiste qu'est la respiration. Lui aussi peut être pigeonné, d'une façon pas si différente d'ailleurs, mais nous verrons ça plus tard si je t'en juge digne, mon jeune élève.

Et voici donc, devant tes yeux humides à force de bailler :
Les ingrédients essentiels pour créer de bons témoignages !
 
Avec en prime, des images qui n'ont aucun rapport.

Tu t'en doutes, ça se fait pas comme ça. Même chez les arnaqueurs, il faut un peu de classe, d'éthique, y'a des codes à respecter, des pourcentages à filer. Tu vois où je veux en venir ?

Donc, pour obtenir un bon témoignage choc, il faut :

Des gens qui osent témoigner !

Enfin, même si y'en a pas, ça s'invente. Par Dieu(x), il faut vraiment tout faire dans ce monde. Maudite soit cette société moderne où les initiatives personnelles sont à ce point étouffées.

- Des gens condamnés par la médecine officielle (tssk ! quels incompétents que ces médecins), qui ont tout essayé, qui allaient mourir bientôt dans les plus atroces souffrances ou vivre dans la douleur et la dépression jusqu'à la fin de leurs jours. Fort heureusement, n'écoutant que ton courage, tu t'es jeté à leur rescousse.

- Des types qui étaient "septiques"* et très "cartésiens" avant de découvrir ton invention mais qui ont été forcés de s'incliner devant ton génie et qui désormais te soutiennent de toute la force de leur chéquier. Maintenant, grâce à toi, ils ont l'esprit ouvert. Et c'est bien.

- Des bébés morts. PLEIN de bébés morts. J'veux dire, tu crois que c'est par hasard que les bébés morts sont pratiquement devenu l'argument plus important et le plus mis en avant par le mouvement antivaccination ? Tout le monde aime les bébés. Sauf moi. Tout le monde veut sauver les bébés. Sauf moi. Tout le monde serait près à tout faire pour empêcher les bébés de mourir. Sauf moi, j'ai juste envie de les attaquer à la masse, en particulier quand un de ces haut-parleurs vivants se met à hurler dans un lieu public. Donc, bref, les bébés morts font vendre. Sauf à moi, n'essaye même pas où ça va chier.

- Des médecins. Oui, oui, on est bien d'accord qu'ils sont tous incompétents, possédés par le démon, corrompus jusqu'à la moelle et qu'en plus ils manquent singulièrement d'objectivité mais on a qu'à dire que s'ils sont d'accord avec toi, c'est bon, y'a plus de problèmes. De toutes façons, c'est toi le génie, non ?


Des anecdotes extraordinaires

Quand tu dis que ton machin est un produit miracle, c'est pas pour déconner ! Des exemples d'historiettes  fascinantes et parfaitement crédibles :

- "Depuis que je prends Atrap'kouyon, je me lève tous les matins aux aurores avec une pèche formidable, et je dévore la vie à pleines dents. Après quoi, je bosse 19 heures par jour à la mine avec un tonus incroyable,  collecte quatorze fois mon quota, et tous mes camarades travailleurs me demandent mon secret. Mais ce n'est pas un secret, c'est simplement le remède le plus miraculeux du monde." A. Stakhanov, prolo.

- "Un jour, j'ai décidé d'essayer Atrap'kouyon, sans y croire, étant par nature très cartésien et septique*. Ce jour, j'ai sauvé 14 enfants d'un loup enragé en lui brisant la nuque à mains nues. C'est également le jour où j'ai rencontré celle qui allait devenir ma femme. En outre, le maire a décidé de faire une statue de moi pour la mettre sur la place centrale de mon village. Mais j'ai refusé. Je ne suis pas un héros, je suis simplement quelqu'un qui a su se laisser convaincre par Atrap'kouyon." Jérome Z., cadre supérieur.

- "Depuis que je prends Atrap'kouyon, je n'ai jamais chopé la variole. Libre aux imbéciles rationalistes de croire aux coïncidences, mais je connais la Vérité !" Emilie T., retraitée.

- "Prendre Atrap'kouyon a fait décupler les visites sur mon blog. Je n'y croyais pas, et pourtant !..." Sainte I., figure divine.

Cool story, bro
- "Atrap'kouyon a changé ma vie. Dès le moment où j'en ai pris, je suis devenu un autre homme. J'ai décidé d'user de ma force retrouvée pour protéger les innocents, en portant pour cela une tenue flashy bleue et rouge avec mon slip par-dessus mes collants. Naturellement, je dois cacher ma véritable identité, par respect pour le docteur S. Kro, qui, du fait de son génie indiscutable, est recherché par le Grossier Rassemblement Organisé des Contrôleurs,  Œnologues et Naturopathes (ou quelque chose du genre). Alors, je me fais passer pour un simple pigiste dans une revue de petite envergure." Clark K., personne normale.

- "Je sais pas trop ce que c'est que cet Atrap'kouyon, mais le type avec une blouse m'a dit qu'il me filerait 10 euros si je disais que c'est super, donc ça doit sûrement l'être. 'Fin après, chais pas moi..." Bertrand D., pochtron.

- "Depuis qu'Atrap'kouyon est sorti sur le marché, mon compte en banque a gonflé comme l'égo d'un créationniste face à Expelled ! Et ça, c'est vrai !" Dr S. Kro., génie.

C'est quand même nettement plus classe que ce type que j'ai vu mettre sur son site de vente de bibelots à "énergie scalaire" le témoignage d'une mémé qui racontait comment cela avait réglé son problème de chiasse ! Sérieusement, comme stratégie marketing, c'est à revoir !

* Il faut toujours mal écrire le mot "sceptique". C'est une sorte de licence poétique.

31 janvier 2011

Raymond Lafeuille - Chasseur de fantômes (Tin TIIIIIIIN !)

Tiens, y'a quelques temps, j'ai trouvé ça.

 

Je me demande ce qui est le pire dans toute cette histoire. Et par "le pire", j'entends bien sûr "le plus drôle". Le mec qui est visiblement schizophrène alors que tout le monde semble s'en foutre, le commentaire du journaliste qui en rajoute dans la connerie (enfin... c'est M6*, hein...), ou le fait qu'on paie ce brave petit malade mental la bagatelle de 500 euros pour gesticuler comme un con en braillant comme une gamine à qui l'on aurait refusé une friandise.

Enfin bref, je ressors de cette vidéo un léger dégoût de notre belle télévision française, une certaine curiosité quand à la présence du tag "sarkozy" dans la description de la vidéo, et surtout une profonde réflexion sur la taille des couleuvres qu'on serait prêts à faire avaler à autrui pour un beau billet mauve (les billets de 500 balles sont bien mauves ?).

* Pour les personnes me lisant ne vivant pas en France et ne connaissant pas M6, imaginez que la chaîne américaine MTV et la chaîne québécoise TVA aient un fils consanguin, ça vous donnera l'idée générale.

22 janvier 2011

Arcanum : Engrenages & Sortilèges

Dans la vie, il y a deux grandes catégories de jeux vidéos. Non, en fait, il y en a beaucoup plus que cela, mais qu'on arrête de m'interrompre, j'essaie de faire une introduction. D'un côté, donc, il y a les grands jeux blockbusters réalisés à coups de millions par des génies et qui font un tabac immédiat (que ce soit justifié ou pas), et il y a les petits jeux mal foutus, bricolés par des manchots avaricieux et profiteurs dans le plus pur style de Mindscape*.

Et puis dans la troisième catégorie (oui, bon, il y a trois catégories maintenant, t'es content ?), il y a ces jeux qui sortent presque sans faire de bruit, d'une qualité indéniable -quoique parfois entachée de défauts plus ou moins rédhibitoires-, et restent plus ou moins anonymes, mais qui pourtant, par une magie propre au monde d'Internet et qu'on ne s'explique pas, conservent des années plus tard un noyau d'irréductibles fans**.

Arcanum : Engrenages & Sortilèges, RPG sorti en 2001, fait partie de cette dernière catégorie (oui, c'est le jeu dont au sujet duquel qu'on parle, aujourd'hui). Signé Troïka Games, boîte de développement qui sortit un grand total de trois jeux avant de fermer pour absence de rentabilité, Arcanum porte d'ailleurs les caractéristiques propres à ladite boîte : un principe de base original, un scénario bien mené, une réalisation globalement solide... et une sacrée chiée de bugs, ouais.


J'ai encore rien fait et c'est déjà le bordel

L'histoire se déroule dans un monde très original fait à la fois de fantasy (des nains, des elfes, mais aussi des gnomes, des halfelins, des demi-ogres...) et de steampunk où magie et technologie cohabitent... Enfin, "cohabitent"... Un peu à la façon qu'ont les nains et les elfes de cohabiter. En effet,  suite à l'apparition et à la popularisation de la machine à vapeur (ainsi que de quelques autres trucs sans importance, genre les armes à feu), la magie perd de sa puissance et ses adeptes sont pas jouasses. Cette dichotomie, en plus d'être une partie cruciale du récit, a également une grande importance pour le joueur puisque son personnage pourra aussi choisir son orientation, et ainsi gagner les faveurs de ceux qui ont choisi la même (en plus des foudres de ceux de l'autre côté, mais bon, c'est la vie).

Ainsi, les arcanes de la magie offriront à l'aspirant sorcier toute une gamme de sorts choisis parmi seize écoles : Air, Eau, Feu, Terre... Moui, jusque là, on nage en eaux connues... Déplacement, Divination, Nécromancie Blanche (qui, malgré son nom, concerne les sorts de soins), Nécromancie Noire (comme ça Bennetton nous fichera la paix),  Énergie, Mental, Meta, Transformation, Nature, Illusion, Invocation et enfin Temporel. A raison de cinq par école, ça fait quand même la bagatelle de 80 sorts aux effets et utilités très variés, de l'indémodable "Boule de Feu" jusqu'au fort bien nommé "Supprimer la Vie", en passant par la "Téléportation" et l'"Invocation d'un Familier".

Nouvelle fracassante : les elfes vivent dans les arbres

Celui qui embrassera la technologie se verra offrir la capacité de fabriquer toutes sortes de bidules à l'aide de machins (concrètement, de mélanger deux objets pour en créer un troisième). Selon son choix, il pourra se spécialiser dans la Chimie, l'Électricité, les Explosifs, l'Armurerie (en fait, les armes à feu faites maisons), la Botanique, la Mécanique, la Forge et la Thérapeutique. Et toutes les combinaisons sont bien sûr imaginables : un mélange d'Explosifs et d'Armurerie pourra, à haut niveau, faire de son personnage une armée d'un seul homme, lançant des cocktails molotov d'une main tout en dégommant les survivants au fusil de l'autre. De même, combiner Botanique et Thérapeutique fera un... heum... fera sans doute quelque chose d'intéressant, mais pour moi, ça manque quand même pas mal de piquant.

En plus de ce contexte déjà pas mal explosif, il faut ajouter quelques rivalités politiques et économiques entre les différentes nations et royaumes, ainsi qu'un climat de tensions sociales qui rappellent plus d'une fois l'Europe de la seconde moitié du dix-neuvième siècle (avec les gnomes dans le rôle de la bourgeoisie, les elfes dans celui des nobles perdant peu à peu leur influence sur le monde moderne, les orcs qui font office de prolétariat et les humains qui... bah, qui sont là, quoi.). Entre esclavagisme, problèmes environnementaux, racisme... le monde d'Arcanum se révèle très vite une vraie poudrière. Et c'est bien sûr au joueur de décider s'il compte y foutre le feu...


Un anneau pour le trouver

L'histoire commence alors que le joueur se trouve à bord du zeppelin IFS Zephyr, pour son voyage inaugural. Alors qu'il passe au-dessus d'une chaîne de montagnes, le dirigeable se fait soudain attaquer par deux étranges appareils volants. Gravement endommagé, le Zephyr s'écrase, tuant tous ses occupants à l'exception d'un seul... Oui, bien sûr que c'est le joueur, imbécile. T'aurais l'air malin, tu lances une nouvelle partie et hop ! t'es mort à la première cinématique. D'autant que l'idée a déjà été utilisée dans Discworld Noir, alors bon.

Marcher, c'est bien. Au moins, on s'écrase pas.
Dans les décombres encore fumants, le joueur découvre un gnome mourant. Celui-ci nous conjure de trouver l'"enfant", et nous remet un mystérieux anneau en nous demandant d'aller le balancer dans le volcan en éruption le plus proche. Le gnome déclare encore qu'un "grand mal" approche, et comme d'hab', c'est à nous autres pauvres geeks de nous en charger. Pas de problèmes, on est rodés, à force.

Ainsi commence une très longue aventure qui nous mènera aux quatre coins du monde d'Arcanum, nous amenant à découvrir de grandes villes industrialisées, des mines de Nains perdues dans les montagnes, de vastes forêts où se terrent des elfes sympas (et d'autre carrément moins, mais enfin passons), et beaucoup, beaucoup d'autres surprises. L'intrigue prendra très vite une dimension carrément épique à mesure que la quête principale progresse. Tu croyais quand même pas qu'on allait réaliser un jeu dont le seul but est de rendre son anneau à un type, si ?


Diplomatie vorpale +5

Ce qui fait l'originalité (et à mon sens la force) d'Arcanum, c'est que le jeu n'est clairement pas orienté vers le combat, à la différence d'autres plus célèbres concurrents du genre comme Baldur's Gate. Si les coups d'épées dans la gueule sont toujours une réponse à beaucoup de situations, ça n'est jamais la seule. Petit exemple : très tôt dans le jeu, le joueur est confronté à une bande de malfrats qui exige une coquette somme d'argent en échange du passage vers la sortie des lieux. Pour pallier à ce problème (sans débourser un rond, ça va de soi), le joueur peut évidemment tailler sa route à coups de boules de feu, s'associer au chef des bandits et remplir une petite corvée pour lui, ou... convaincre tout ce petit monde d'une toute autre manière, que je ne révélerais pas ici.

Pour sûr, c'est artistique...
Il devient très vite évident que les dialogues et la persuasion tiennent une place prépondérante dans le jeu. Le système de dialogues est à ce sujet extrêmement fouillé : que ce soit par la race, le sexe, l'intelligence, l'alignement moral, le charisme, les interactions avec les différents PNJs varieront dans une grande mesure. Essaie donc de faire un demi-ogre avec moins de 5 en intelligence, si tu ne me crois pas...

D'ailleurs, il est tout à fait possible (quoi que pas très simple) de finir le jeu pratiquement sans tuer personne. Pour peu que l'on booste sa persuasion et les attributs appropriés, un maître dans l'art et la manière d'argumenter n'aura aucun mal à se tirer des situations les plus délicates. Jouer un personnage social est d'ailleurs l'un des moyens les plus efficaces d'exploiter tout le potentiel du jeu. Enfin, "tout", c'est vite dit... car la richesse d'Arcanum est telle qu'il faudra plusieurs parties et des personnages très différents pour l'apprécier pleinement.


Ta gueule, c'est magique

Évidemment, Arcanum n'est pas parfait. A la rubrique des défauts, on pourrait citer un système de combat brouillon, une absence quasi-totale de cinématique (il y en a quatre en tout et pour tout, dont celle du lancement du jeu, qui doit durer quinze secondes à tout casser), une modélisation des personnages bien peu variée et, dans l'ensemble, des combats un peu trop simples.

Ah oui, et puis il y a les bugs sus-cités aussi : de temps en temps, le jeu freeze, ralentit,  voire plante sans raison ; quelques dialogues qui ne se déclenchent pas du tout ou pas comme il le faudrait et qui se barrent dans une étrange direction (Je citerais comme exemple cette prêtresse de l'amour (oui, c'est bon, vos gueules dans le fond...) que j'ai envoyé chier gratuitement parce que c'était la seule option de dialogue possible) ; des sorciers qui oublient un peu trop souvent qu'ils possèdent des sorts, faute à une IA lacunaire ; enfin, du classique pour Troïka, quoi.


On ne dit pas "nain", on dit "personne de taille ridicule" 

Mais 'fin bon, ça suffit pas pour faire de Arcanum un mauvais jeu, n'est-ce pas ? En tous cas, moi je dis que non, et comme t'es sur mon blog, tu vas me faire le plaisir d'être d'accord avec moi sinon je boude.
Non, parce que voilà, quoi. Arcanum : Engrenages et Sortilèges est un jeu doté d'un incroyable potentiel, d'une excellente durée de vie (et vaut le coup d'être joué plusieurs fois), d'un système de dialogues intelligent et bien fichu, ce qui en fait un jeu culte pour tout fanatique de RPG. D'ailleurs, la communauté d'irréductibles fans sus-mentionnée travaille encore aujourd'hui à l'élaboration de patchs (vu que de la part de Troïka ça risque plus d'arriver). Quel monde magnifique que l'Internet.




* Pour ceux qui auraient la chance de ne pas connaître, cet éditeur s'est taillé une sacrée réputation de merde chez les connaisseurs pour la quantité d'immondes bouses injouablissimes qu'il a eu le cran (ou le sadisme) de sortir sur différents supports, avec une certaine prédilection pour la Wii et la DS. Citons pour la bonne bouche Bienvenue chez les Ch'tis, Koh-Lanta, U-Sing Johnny Halliday, Intervilles... 

** Fans de Shenmue, si vous me lisez...