31 janvier 2011

Raymond Lafeuille - Chasseur de fantômes (Tin TIIIIIIIN !)

Tiens, y'a quelques temps, j'ai trouvé ça.

 

Je me demande ce qui est le pire dans toute cette histoire. Et par "le pire", j'entends bien sûr "le plus drôle". Le mec qui est visiblement schizophrène alors que tout le monde semble s'en foutre, le commentaire du journaliste qui en rajoute dans la connerie (enfin... c'est M6*, hein...), ou le fait qu'on paie ce brave petit malade mental la bagatelle de 500 euros pour gesticuler comme un con en braillant comme une gamine à qui l'on aurait refusé une friandise.

Enfin bref, je ressors de cette vidéo un léger dégoût de notre belle télévision française, une certaine curiosité quand à la présence du tag "sarkozy" dans la description de la vidéo, et surtout une profonde réflexion sur la taille des couleuvres qu'on serait prêts à faire avaler à autrui pour un beau billet mauve (les billets de 500 balles sont bien mauves ?).

* Pour les personnes me lisant ne vivant pas en France et ne connaissant pas M6, imaginez que la chaîne américaine MTV et la chaîne québécoise TVA aient un fils consanguin, ça vous donnera l'idée générale.

22 janvier 2011

Arcanum : Engrenages & Sortilèges

Dans la vie, il y a deux grandes catégories de jeux vidéos. Non, en fait, il y en a beaucoup plus que cela, mais qu'on arrête de m'interrompre, j'essaie de faire une introduction. D'un côté, donc, il y a les grands jeux blockbusters réalisés à coups de millions par des génies et qui font un tabac immédiat (que ce soit justifié ou pas), et il y a les petits jeux mal foutus, bricolés par des manchots avaricieux et profiteurs dans le plus pur style de Mindscape*.

Et puis dans la troisième catégorie (oui, bon, il y a trois catégories maintenant, t'es content ?), il y a ces jeux qui sortent presque sans faire de bruit, d'une qualité indéniable -quoique parfois entachée de défauts plus ou moins rédhibitoires-, et restent plus ou moins anonymes, mais qui pourtant, par une magie propre au monde d'Internet et qu'on ne s'explique pas, conservent des années plus tard un noyau d'irréductibles fans**.

Arcanum : Engrenages & Sortilèges, RPG sorti en 2001, fait partie de cette dernière catégorie (oui, c'est le jeu dont au sujet duquel qu'on parle, aujourd'hui). Signé Troïka Games, boîte de développement qui sortit un grand total de trois jeux avant de fermer pour absence de rentabilité, Arcanum porte d'ailleurs les caractéristiques propres à ladite boîte : un principe de base original, un scénario bien mené, une réalisation globalement solide... et une sacrée chiée de bugs, ouais.


J'ai encore rien fait et c'est déjà le bordel

L'histoire se déroule dans un monde très original fait à la fois de fantasy (des nains, des elfes, mais aussi des gnomes, des halfelins, des demi-ogres...) et de steampunk où magie et technologie cohabitent... Enfin, "cohabitent"... Un peu à la façon qu'ont les nains et les elfes de cohabiter. En effet,  suite à l'apparition et à la popularisation de la machine à vapeur (ainsi que de quelques autres trucs sans importance, genre les armes à feu), la magie perd de sa puissance et ses adeptes sont pas jouasses. Cette dichotomie, en plus d'être une partie cruciale du récit, a également une grande importance pour le joueur puisque son personnage pourra aussi choisir son orientation, et ainsi gagner les faveurs de ceux qui ont choisi la même (en plus des foudres de ceux de l'autre côté, mais bon, c'est la vie).

Ainsi, les arcanes de la magie offriront à l'aspirant sorcier toute une gamme de sorts choisis parmi seize écoles : Air, Eau, Feu, Terre... Moui, jusque là, on nage en eaux connues... Déplacement, Divination, Nécromancie Blanche (qui, malgré son nom, concerne les sorts de soins), Nécromancie Noire (comme ça Bennetton nous fichera la paix),  Énergie, Mental, Meta, Transformation, Nature, Illusion, Invocation et enfin Temporel. A raison de cinq par école, ça fait quand même la bagatelle de 80 sorts aux effets et utilités très variés, de l'indémodable "Boule de Feu" jusqu'au fort bien nommé "Supprimer la Vie", en passant par la "Téléportation" et l'"Invocation d'un Familier".

Nouvelle fracassante : les elfes vivent dans les arbres

Celui qui embrassera la technologie se verra offrir la capacité de fabriquer toutes sortes de bidules à l'aide de machins (concrètement, de mélanger deux objets pour en créer un troisième). Selon son choix, il pourra se spécialiser dans la Chimie, l'Électricité, les Explosifs, l'Armurerie (en fait, les armes à feu faites maisons), la Botanique, la Mécanique, la Forge et la Thérapeutique. Et toutes les combinaisons sont bien sûr imaginables : un mélange d'Explosifs et d'Armurerie pourra, à haut niveau, faire de son personnage une armée d'un seul homme, lançant des cocktails molotov d'une main tout en dégommant les survivants au fusil de l'autre. De même, combiner Botanique et Thérapeutique fera un... heum... fera sans doute quelque chose d'intéressant, mais pour moi, ça manque quand même pas mal de piquant.

En plus de ce contexte déjà pas mal explosif, il faut ajouter quelques rivalités politiques et économiques entre les différentes nations et royaumes, ainsi qu'un climat de tensions sociales qui rappellent plus d'une fois l'Europe de la seconde moitié du dix-neuvième siècle (avec les gnomes dans le rôle de la bourgeoisie, les elfes dans celui des nobles perdant peu à peu leur influence sur le monde moderne, les orcs qui font office de prolétariat et les humains qui... bah, qui sont là, quoi.). Entre esclavagisme, problèmes environnementaux, racisme... le monde d'Arcanum se révèle très vite une vraie poudrière. Et c'est bien sûr au joueur de décider s'il compte y foutre le feu...


Un anneau pour le trouver

L'histoire commence alors que le joueur se trouve à bord du zeppelin IFS Zephyr, pour son voyage inaugural. Alors qu'il passe au-dessus d'une chaîne de montagnes, le dirigeable se fait soudain attaquer par deux étranges appareils volants. Gravement endommagé, le Zephyr s'écrase, tuant tous ses occupants à l'exception d'un seul... Oui, bien sûr que c'est le joueur, imbécile. T'aurais l'air malin, tu lances une nouvelle partie et hop ! t'es mort à la première cinématique. D'autant que l'idée a déjà été utilisée dans Discworld Noir, alors bon.

Marcher, c'est bien. Au moins, on s'écrase pas.
Dans les décombres encore fumants, le joueur découvre un gnome mourant. Celui-ci nous conjure de trouver l'"enfant", et nous remet un mystérieux anneau en nous demandant d'aller le balancer dans le volcan en éruption le plus proche. Le gnome déclare encore qu'un "grand mal" approche, et comme d'hab', c'est à nous autres pauvres geeks de nous en charger. Pas de problèmes, on est rodés, à force.

Ainsi commence une très longue aventure qui nous mènera aux quatre coins du monde d'Arcanum, nous amenant à découvrir de grandes villes industrialisées, des mines de Nains perdues dans les montagnes, de vastes forêts où se terrent des elfes sympas (et d'autre carrément moins, mais enfin passons), et beaucoup, beaucoup d'autres surprises. L'intrigue prendra très vite une dimension carrément épique à mesure que la quête principale progresse. Tu croyais quand même pas qu'on allait réaliser un jeu dont le seul but est de rendre son anneau à un type, si ?


Diplomatie vorpale +5

Ce qui fait l'originalité (et à mon sens la force) d'Arcanum, c'est que le jeu n'est clairement pas orienté vers le combat, à la différence d'autres plus célèbres concurrents du genre comme Baldur's Gate. Si les coups d'épées dans la gueule sont toujours une réponse à beaucoup de situations, ça n'est jamais la seule. Petit exemple : très tôt dans le jeu, le joueur est confronté à une bande de malfrats qui exige une coquette somme d'argent en échange du passage vers la sortie des lieux. Pour pallier à ce problème (sans débourser un rond, ça va de soi), le joueur peut évidemment tailler sa route à coups de boules de feu, s'associer au chef des bandits et remplir une petite corvée pour lui, ou... convaincre tout ce petit monde d'une toute autre manière, que je ne révélerais pas ici.

Pour sûr, c'est artistique...
Il devient très vite évident que les dialogues et la persuasion tiennent une place prépondérante dans le jeu. Le système de dialogues est à ce sujet extrêmement fouillé : que ce soit par la race, le sexe, l'intelligence, l'alignement moral, le charisme, les interactions avec les différents PNJs varieront dans une grande mesure. Essaie donc de faire un demi-ogre avec moins de 5 en intelligence, si tu ne me crois pas...

D'ailleurs, il est tout à fait possible (quoi que pas très simple) de finir le jeu pratiquement sans tuer personne. Pour peu que l'on booste sa persuasion et les attributs appropriés, un maître dans l'art et la manière d'argumenter n'aura aucun mal à se tirer des situations les plus délicates. Jouer un personnage social est d'ailleurs l'un des moyens les plus efficaces d'exploiter tout le potentiel du jeu. Enfin, "tout", c'est vite dit... car la richesse d'Arcanum est telle qu'il faudra plusieurs parties et des personnages très différents pour l'apprécier pleinement.


Ta gueule, c'est magique

Évidemment, Arcanum n'est pas parfait. A la rubrique des défauts, on pourrait citer un système de combat brouillon, une absence quasi-totale de cinématique (il y en a quatre en tout et pour tout, dont celle du lancement du jeu, qui doit durer quinze secondes à tout casser), une modélisation des personnages bien peu variée et, dans l'ensemble, des combats un peu trop simples.

Ah oui, et puis il y a les bugs sus-cités aussi : de temps en temps, le jeu freeze, ralentit,  voire plante sans raison ; quelques dialogues qui ne se déclenchent pas du tout ou pas comme il le faudrait et qui se barrent dans une étrange direction (Je citerais comme exemple cette prêtresse de l'amour (oui, c'est bon, vos gueules dans le fond...) que j'ai envoyé chier gratuitement parce que c'était la seule option de dialogue possible) ; des sorciers qui oublient un peu trop souvent qu'ils possèdent des sorts, faute à une IA lacunaire ; enfin, du classique pour Troïka, quoi.


On ne dit pas "nain", on dit "personne de taille ridicule" 

Mais 'fin bon, ça suffit pas pour faire de Arcanum un mauvais jeu, n'est-ce pas ? En tous cas, moi je dis que non, et comme t'es sur mon blog, tu vas me faire le plaisir d'être d'accord avec moi sinon je boude.
Non, parce que voilà, quoi. Arcanum : Engrenages et Sortilèges est un jeu doté d'un incroyable potentiel, d'une excellente durée de vie (et vaut le coup d'être joué plusieurs fois), d'un système de dialogues intelligent et bien fichu, ce qui en fait un jeu culte pour tout fanatique de RPG. D'ailleurs, la communauté d'irréductibles fans sus-mentionnée travaille encore aujourd'hui à l'élaboration de patchs (vu que de la part de Troïka ça risque plus d'arriver). Quel monde magnifique que l'Internet.




* Pour ceux qui auraient la chance de ne pas connaître, cet éditeur s'est taillé une sacrée réputation de merde chez les connaisseurs pour la quantité d'immondes bouses injouablissimes qu'il a eu le cran (ou le sadisme) de sortir sur différents supports, avec une certaine prédilection pour la Wii et la DS. Citons pour la bonne bouche Bienvenue chez les Ch'tis, Koh-Lanta, U-Sing Johnny Halliday, Intervilles... 

** Fans de Shenmue, si vous me lisez...

10 janvier 2011

Toi aussi, invente ta propre "médecine alternative"

Certains pensent que la meilleure méthode pour rouler rapidement sur l'or consiste à lancer sa propre religion. C'est certes une méthode efficace, mais non la seule. Une autre façon de faire demande bien moins de temps et d'investissement personnel (encore qu'écrire La Dianétique, ça va, ça a pas du être trop crevant. La Bible non plus, puisqu'ils s'y sont mis à plusieurs) : fonder sa propre arnaque à base de traitements médicaux imaginaires. Ça t'intéresse ? Mais bien sûr que ça t'intéresse, alors lis cet article, c'est un ordre.

Comment dis-tu ? Tu n'as pas la moindre compétence en médecine ? Mais quel rapport ?


Étape 1 : Se créer un personnage

Puisque tu vas bientôt devenir riche et célèbre grâce à tes trucs de guérisseur, il importe de te fabriquer un dramatis persona. Ne lésine pas sur les superlatifs, les diplômes et les lacrymogènes.

Un petit exemple de bonne présentation (attention mon coco, celle-là y'a mon copyright dessus) :
"Le docteur S. Kro est l'auteur de nombreuses découvertes qui sont considérées par ses pairs comme un bouleversement radical dans le domaine médical. Au péril de sa vie et malgré le mépris et la hargne des autorités de la médecine officielle aux ordres des grandes pontes de l'industrie pharmaceutique, ce brillant génie permit de repousser les horizons de la vraie science au-delà de ses conceptions matérialistes désormais désuètes. Selon des sources sûres que l'Ordre des Médecins a bien sûr pris soin de faire taire, la thérapie alternative créée par le docteur S. Kro a permis de sauver plusieurs milliers de patients condamnés par la médecine officielle."

C'est beau n'est-ce pas ? Je vois d'ici, mon jeune apprenti, que tu te retiens d'écraser une larme au coin de ton œil. Pardon ? Une larme de rire ? Oh, j'm'en fous, ça revient au même.

Donc, pour te créer ta nouvelle biographie, quelques éléments importants :
- Tu es docteur. Ça ne se discute pas.
- Tu es un génie. Aucun autre avis n'est valide.
- Tu as créé à toi tout seul (ou à la limite à l'aide de quelques camarades dont tu reconnais humblement le rôle, puisque l'humilité est ta plus grande qualité) une thérapie miracle encore plus miraculeuse que les autres thérapies miracles et surtout bien plus efficace que la "médecine officielle".
- Tu as sauvé des milliers de gens. Insiste surtout sur les bébés malades. Et si tu peux pas le prouver, c'est entièrement de la faute au complot pharmaceutique mondial.
- A cause de ton génie, tous les médecins du monde entier t'en veulent à mort. Il est très important que tes futurs pigeons patients pensent que ta thérapie miracle est interdite par le GROCON, ça fait tout de suite beaucoup plus prestigieux (même si dans la réalité, il est plus probable qu'un quelconque Maître du Monde préférerait chourrer ladite découverte médicale afin d'en avoir le monopole et se faire plein de brouzoufs). N'hésite pas non plus à affirmer que ta propre existence est en danger, et que si tu venais à être mis dans l'incapacité d'exercer, des millions de bébés dans le monde mourraient, dépourvus de ton traitement miracle et bouh-ouh-ouh, que la vie est dure, ça vous fera 450 € TTC, ma bonne dame, à la semaine prochaine.


Étape 2 : Se créer un vocabulaire rigolo

Un autre ingrédient crucial à la recette de l'arnaque pseudo-médicale réussie est le langage technique.  Il doit inclure un ou plusieurs (voire tous) de ces éléments :

- du vocable médical (immunologie, neurologie, réflexologie...)
Penses aussi aux jolies n'images
- des termes scientifiques que le profane peut vaguement associer à une discipline quelconque mais sans comprendre de quoi il s'agit réellement (j'ai personnellement un faible pour les champs lexicaux associés à la physique, bien que ces temps-ci la tendance soit plutôt aux trucs à base d'ADN).
- De la pseudo-philosophie à caractère vaguement intello-branchouille et new-ageux. C'est la mode. Essaie de la rendre la plus obscure possible pour que chacun y comprenne ce qu'il veut.
- Et si tu peux caser le mot "quantique" quelque part, tu gagnes un point bonus. Ça fait toujours plus classe, et de toutes façons personne comprend jamais rien à la physique quantique.

Plus ça a l'air compliqué, alambiqué, tiré par les cheveux, délirant, mieux ça marche.
Voici quelques exemples issus des tréfonds de mon imagination dont on se demande bien à quelle substance pas miraculeuse elle carbure :

"La physique oculaire taoïste est l'étude des ondes électromagnétiques émises et reçues en permanence par nos yeux, qui sont pour notre cerveau une véritable porte sur le réel. Lorsque ceux-ci reçoivent trop d'énergies néfastes, il se crée un amalgame des particules photoniques quantiques qui est en réalité à l'origine de la plupart des maux et maladies humaines."

Effet secondaire possible.
"La sensologie neurologique à boucles, basés sur des découvertes très récentes et encore top secrètes, consiste à élaborer un schéma cohérent des circuits énergétiques du corps humain afin de planifier et reconstruire son identité quantique véritable."

"L'infectiologie newtonienne, mise au point secrètement par plusieurs des meilleurs chercheurs en physique quantique et en médecines alternatives, permet de détecter et cibler les bactéries, virus, parasites et autres problèmes du corps humain, afin de les appréhender puis, au travers d'un long processus de compréhension psychothérapeutique, de les accepter comme faisant partie d'un tout auquel le patient est associé."

Simple, n'est-ce pas ?
Que dis-tu ? "Personne ne peut croire à des trucs aussi crétins" ? Ah, ta foi en l'intelligence de tes frères humains est admirable. Hélas... Tiens, voici une présentation de la Pyramidal Memories Transmutation (PMT), une "médecine alternative" qui existe bel et bien :

"Il s'agit d'une technologie qui transmute les mémoires, désignées par l'âme, durant une séance de 45 minutes. Les encodeurs ADN 850 permettent ce travail grâce aux plus de 10.000 codes qu'ils contiennent, en transportant de manière quantique les corps énergétiques vers une octave de vibrations supérieures. De ce fait, les mémoires se densifient dans l'espace autour de la personne, contenues dans une salle de transmutation pyramidale. L'opérateur (non pas le thérapeute) agit dans cet espace et brûle ces mémoires à l'aide de son encodeur ADN 850."

C'est quand même beaucoup plus atteint que mes exemples à moi, et pourtant des gens y croient sans problèmes et n'hésitent pas à débourser 60 € par séance (durant lesquelles je me demande bien ce qu'ils peuvent foutre) ! Alors, hein.


Étape 3 : Le produit miracle

Ah oui, c'est vrai, faut aussi faire semblant de vendre un truc...

Eh bien, curieusement, c'est loin d'être l'étape la plus compliquée. En résumé, tu as le choix entre deux méthodes :

A l'ancienne : tu te contentes de vendre des séances à base de parlotte façon psychologue (mais sans la psychologie, bien sûr, la psychologie est une médecine officielle !) avec accessoirement quelques tripotages du patient (ou des patientes, jeune apprenti pervers) pour faire croire que tu fais vraiment quelque chose. Ou tu peux aussi faire des genre de séances de méditation, les trucs à saveur orientale sont un segment assez porteur sur ce marché.

A la technologique : tu vends à tes patients des gadgets/techniques bidons, ou tu t'en sers sur eux durant les séances. Il existe toute une gamme de machins pseudo-médicaux sans utilité particulière, je te conseille d'y jeter un œil et d'en reprendre les grandes lignes. Les trucs soit-disant à base de lasers semblent bien marcher (vu que personne ne comprend jamais rien aux lasers).

Quant à la question "que suis-je sensé soigner ?", la réponse est simple : tout. Mais si tu as peur d'éventuelles retombées judiciaires (ou si tu as le malheur d'avoir une conscience), contente-toi de guérir des problèmes courants et laisse tomber les gros trucs genre cancer, SIDA, etc. Éventuellement, tu peux te spécialiser dans un secteur particulier (dépression, problèmes de dos, etc.), mais ça rapporte quand même moins.


Étape 4 : Les tarifs

Tout le monde ayant une tendance naturelle à croire que plus c'est cher, mieux c'est, n'aie pas froid au yeux :
- Pour une thérapie "à l'ancienne", tu peux demander entre 50 et 100 € la séance.
- Pour une thérapie à base de gadgets, tu peux oser aller jusqu'à vendre 250 €  l'utilisation sur eux de gadgets que tu obtiens/fabriques à vil prix (mais explique à tes patients trop inquisiteurs que tu n'empoche en fait qu'une petite partie de cette somme parce que l'entretien du matériel, et pis c'est de la nouvelle technologie, bla bla bla).
N'oublie pas : tu sauves des bébés !

Mais évidemment, rien ne peut se régler en une seule séance, et vu vos problèmes ma petite dame, il en faudra au moins une bonne huitaine, ouh là là, ouh oui, je sens que vos chakras sont bien grippés dans la zone lombaire quantique.

Astuce : prétends que tu achètes tes bidules au marché équitable, ou qu'une partie des bénefs part dans une œuvre caritative quelconque. C'est généralement impossible à vérifier (et même quand c'est possible, j'ai jamais vu un seul pigeon vérifier) et ça attire de la clientèle supplémentaire.


Étape 5 : Le(s) bouquin(s)

Puisque que tu es quelqu'un d'altruiste qui ne cherche que le bien de tes semblables, tu n'hésiteras pas à partager tes découvertes stupéfiantes au monde entier au travers d'un livre où tu expliqueras les bases de ta méthode miraculeuse. Pour peu que tu aies déjà développé une clientèle importante, ou que tu choisisses un éditeur spécialisé dans les conneries pseudo-médicales (Guy Trédaniel, par exemple. Ah bah si, faut pas déconner, ils publient même Michel Dogna, ne sois pas naïf), tu ne devrais pas avoir trop de problèmes à être édité. Et puis, le monde étrange de l'édition étant ce qu'il est, tu pourras facilement vendre ton livre jusqu'à 25 € pièce... même s'il ne fait que 200 pages.


Conclusion

Comme tu vois, dans le fond, jouer les guérisseurs n'est pas très compliqué et surtout ça peut rapporter gros. Et n'oublie pas : tu sais qu'une arnaque est réussie quand tu n'as pas à la défendre, mais que ce sont tes pigeons qui le font pour toi. Crois-tu que c'est Mattias Rath lui-même qui spamme des forums avec son égo sur-dimensionné ? Grands dieux, non !

Ah oui, et pense à me filer une petite commission quand le pognon commencera à rentrer, c'est quand même moi qui t'ai lancé dans le business, ingrat.

Oui, moi aussi, Greg, moi aussi.