25 avril 2011

8 clichés sur l'athéisme qui ne sont pas près de disparaître

Attention, cette fois-ci, je fais un article à peu près sérieux. Je dis ça pour ceux qui espéraient pouffer tranquillement pendant les heures de bureau, ceci afin de minimiser leur déception.


1 : "Les athées croient en l'inexistence de Dieu !"

C'est l'un des clichés les plus répandus, dommage, c'est aussi l'un des plus inexacts.

A la base, le mot "athéisme" vient du latin "theis" (ou "theos". Ou peu importe) qui signifie "Dieu"... oui, je me doute que tu le savais déjà, mais j'explique. Ensuite, en ajoute la particule "a", qui signifie "sans", comme dans "anaérobie", "aseptisé" ou "anaconda", et ça nous donne "sans Dieu". Donc, un athée au sens strict est quelqu'un qui n'a pas de Dieu. Tu me dis si ça devient trop compliqué.

En fait, les personnes qui croient activement en l'inexistence de Dieu sont plutôt appelées "antithéistes", avec la syllabe "anti" comme dans "Antisthène" (qui ne signifie probablement rien).

L'athéisme recouvre en fait un très grand nombre de courants de pensées. Citons pour exemples :
- L'agnosticisme (pas besoin de te faire un dessin... au pire, il y a des définitions de ce courant de pensée partout sur la Toile)
- L'apathéisme. En résumé, le fait de ne même pas se poser la question (par choix ou non) de l'existence de(s) Dieu(x), sans nécessairement se proclamer athée. On peut considérer cela comme de l'athéisme de facto.
- L'ignosticisme : terme peu connu et très rigolo désignant la position assumant que le débat sur l'existence de(s) Dieu(x) n'est pas correctement défini. Pour reprendre les termes de RationalWiki, si l'agnostique dit : "vous ne pourrez jamais vraiment savoir", l'ignostique (Dieu que c'est moche comme mot...), lui, dit : "vous ne vous êtes même pas mis d'accord sur ce dont vous discutez !". En effet, il considère qu'il y a des dizaines, voire des centaines de définitions différentes de(s) Dieu(x), et qu'en conséquence il est impossible de s'en sortir.

Autre fait amusant, il est tout à fait possible pour un athée de posséder un point de vue recouvrant plusieurs de ces positions.

En résumé, dire "tous les athées croient en X/ l'inexistence de X" est idiot. A peu près autant que de dire : "Tous les Européens croient en Zoroastre" (non, c'est pas celui qui surgit hors de la nuit, courant vers l'aventure au galop).

2 : "Les athées ne connaissent pas les religions qu'ils critiquent !" 

Souvent présenté sous la forme "si tu lisais tel texte que je considère comme sacré, largement plus sacré que tous les autres textes sacrés même si je sais pas pourquoi, tu changerais d'avis et te convertirais au culte de Patrick Poivre d'Arvor." ou encore "Ah ! Si seulement tu savais..." avec l'air de supériorité pédante coutumière à bien des vendeurs de religion.

Mauvaise nouvelle à toutes les grenouilles de bénitier : une part non négligeable des athées sont d'anciens croyants, et même d'anciens convertis (J'ai entendu le chiffre de 80 %, mais je n'ai pas trouvé de sources fiables pour le confirmer, prière de m'en faire part via les commentaires si tu en sais davantage). Un cynique comme moi dirait même que c'est souvent parce qu'ils connaissent si bien les religions qu'ils en sont venus à les abandonner.

Pire encore, des tests menés aux USA montrent qu'en fait, les athées en savent parfois même plus que les croyants sur le sujet ! (On apprend également que 45 % des catholiques ignorent encore que la communion n'est pas symbolique...)

Pour finir, peut-être est-il adéquat de mentionner aussi ces membres du clergé qui ont cessé de croire en Dieu.

11 avril 2011

L'étrange histoire de Job

L'un des mythes religieux que j'ai toujours considéré comme le plus barré, c'est l'histoire de Job,  de la mythologie chrétienne, dépeinte dans le Livre éponyme (La deuxième place sur le podium étant occupée par cette historiette de la mythologie nordique qui raconte le viol de Loki par un cheval*...). Pour les païens qui me lisent, qu'on me permette d'en faire un petit résumé selon le style qui me sied si bien.

Il était une fois un brave petit monsieur du nom de Job, donc, qui vivait dans le pays d'Uç. C'était un type vachement bien, riche, bon père de famille et mari parfait, pieux, généreux, etc, etc. Un cynique comme moi dirait que ça fait de lui le parfait aimant à emmerdes. Eh bien, encore une fois, le cynisme a raison.

Un beau jour, Satan (pas mal cynique aussi dans son genre) alla voir son grand copain Dieu histoire de taper un peu la causette et de lui prouver qu'il n'existe pas chez l'humain de bonté ou d'amour désintéressé.** Il déclara que si Job était aussi respectueux de Dieu, c'était uniquement parce qu'il était heureux et riche. Satan demande donc à tester Job, ce qui dans le langage des êtres surnaturels signifie "le faire passer par tout un tas de crasses de plus en plus ignobles parce que chez les dieux et les démons on a vraiment que ça à faire".

Always look on the bright side of life.
Dieu dit : "Challenge accepted !", et Il se dit que cela était bon.

Bientôt, Satan fit zigouiller tout le bétail de Job, ses serviteurs et sa famille, puis fit brûler ses possessions et toutes ses richesses. Mais Job s'en foutait, il continua à aimer Dieu. "Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris, loué soit le Nom du Seigneur", déclare-t-il tout nu devant la presse.

Pour faire bonne mesure, l'Ange Déchu décida aussi  (toujours avec l'aval du Très-Haut) de refiler la lèpre à Job. A cette occasion, sa femme (qui avait échappé au massacre, mais pas très longtemps : il est mentionné plus tard dans le Livre qu'elle aurait vendu des cheveux (!) à Satan, ce que Dieu saisit comme prétexte pour la dézinguer à son tour)  lui dit qu'il ferait peut-être mieux de maudire Dieu, s'il tient à sa peau et tant qu'il lui en reste une. Mais Job, étant apparemment aussi obstiné que les Deux Compères, refuse.

Jéhovah pas le rapport.
Alors Yahweh le Tout-Puissant se tourna vers le Diable et lui déclara :
"Nananinanère, J'avais raison, tu m'dois cent balles."

Après quoi, Il fit réapparaître la fortune de Job (lui offrant même deux fois sa "mise" de départ) ainsi que dix marmots. L'homme eut une vie heureuse et mourut d'une "belle mort"***.

Et c'est tout, that's all folks.

La morale que l'on est sensé tirer de cette charmante fable serait la suivante (évidemment, comme pratiquement tous les textes religieux, chaque croyant semble y comprendre ce qui lui plait) : si d'un seul coup tout va super mal dans ta vie, continue de croire en Dieu, tout va s'arranger, tu seras même récompensé. Même quand la source de tout ce mal est finalement Dieu lui-même.

Allez savoir pourquoi, mais moi, ce n'est absolument pas ce que j'en ai retenu. Voici en vrac quelques petites remarques que je me suis faite au cours des différentes lectures que je fis du Livre de Job :
- Alors en gros, la Terre et l'Humanité sont juste un genre de bac à sable pour les expériences sociologiques des Deux Connards ? Ou un jeu vidéo ? Ça donne sacrément envie de croire...
- D'ailleurs, si on y réfléchit, tout ça ne serait pas arrivé si Job n'avait simplement pas cru en Dieu (ou du moins en ce dieu), auquel cas lui et Satan aurait choisi un autre malheureux à martyriser.
- Dieu semble trouver plus important de contredire Satan que de se préoccuper du bien-être -et certainement  de la santé mentale !- des gens qu'Il est sensé aimer infiniment. Certes, Job a récupéré sa fortune (et plus), et on lui a offert dix filles "les plus belles du pays", mais il a quand même assisté à la mort d'un grand nombre de personnes chères, notamment sa femme (qu'il ne récupérera vraisemblablement pas).
- Faut pas vendre des cheveux au Malin ! Juste au cas où cette idée nous serait passée par la tête.
- Tiens, à ce sujet, le Livre de Job mentionne que la femme de Job avait fait cet étrange commerce en échange d'or et de nourriture. Nourriture dont elle avait sûrement besoin parce qu'elle était devenue miséreuse... Hors, elle s'est justement retrouvée dans cette situation à cause des Deux Idiots susmentionnés, ceux-là même qui la firent envoyer en Enfer.


* Loki (qui au passage est un homme), suite à cette union peu banale, donna naissance à un cheval à six pattes qui servit plus tard de destrier à Odin. Juste pour la petite histoire...
** Ce en quoi je ne lui donne pas nécessairement tort...
***  Étant donné que ça se passe dans la Judée antique, ça doit vouloir dire qu'il est mort d'une pneumonie à quarante ans.

1 avril 2011

Toi aussi, prédit la Fin du Monde (et fait peur aux petites vieilles)

Tu ne le sais probablement pas, jeune ignorant, mais tandis que toi et tes ancêtres vaquiez à vos différentes activités vaines et futiles, votre Monde s'est fini pas moins de 54 fois*. Je suis sûr que, pauvre ladre superficiel et matérialiste que tu es, tu ne t'en étais même pas rendu compte !
Eh oui, brave mais indécrottable apprenti. Ça fait cinquante-quatre fois que le monde a pété rien qu'au vingtième siècle (Et apparemment, c'est encore reparti pour un tour en 2012, on est gâtés). Dont six fins du monde rien que grâce à Charles Taze Russell et son ensemble qu'on applaudit bien fort !

Et maintenant, une autre révélation qui va probablement déclencher une fibrillation ventriculaire dans ton petit cœur, mon humble suivant : en fait, toutes ces prédictions, c'était pour de faux.

"Mais pourquoi ferait-on une blague aussi morbide ?!" te demandes-tu. Eh bien, tout d'abord, toutes les prédictions de fins du monde ne résultent pas nécessairement d'une blague. Parfois le rigolo à l'origine de la prophétie est lui-même convaincu (mais pas tellement vaincu) d'avoir raison. Il est ainsi probable que Jean-Paul Appel n'ait pas décroché le moindre sourire en voyant des dizaines d'imbéciles se ruer dans son "École de Préparation à l'Evacuation Extraterrestre" avant de se rendre compte à la date fatidique, où la Terre était sensée s'en prendre plein la gueule, qu'il ne se passa rien. 

Et pourtant, y'avait de quoi se marrer (Une école de préparation à l'évacuation par les zitis, bon sang !). C'est pourquoi je propose aujourd'hui, dans le cadre de mon organisation non gouvernementale "Apprenons à Nous Foutre Du Monde Plutôt qu'Essayer de l'Améliorer Parce Que Bon Enfin Voilà Quoi" (ou ANFDMPEAPQBEVQ pour les intimes), laquelle fête d'ailleurs aujourd'hui ses deux jours d'existence (déjà ! eh ben dis donc), de se lancer dans ce petit jeu qui consiste à prophétiser quand tout le monde va mourir et à le clamer haut et fort. Voici comment procéder, par étapes...

(Record de l'introduction la plus longue et la plus alambiquée battu !)