25 mars 2013

"Les voies du Seigneur sont impénétrables"

Oh, bon sang, encore un article sérieux... C'est ma période du mois, ou quoi ?


Si comme moi, tu as déjà conversé avec un prosélyte ou un membre du clergé issu d'une des religions abrahamiques, les chances sont fortes pour que tu aies déjà entendu cette phrase : "les voies du Seigneur sont impénétrables". Si tu es un petit malin, les chances sont également fortes que tu aies alors répondu quelque chose comme : "oui, mais celles des enfants de chœur ne le sont pas, donc tout va bien". Bravo, c'est très distingué. Rien de tel qu'une plaisanterie sur la pédophilie pour élever le débat, n'est-ce pas ? Ah la la...

Bon, où est-ce que je voulais en venir avant que tu ne m'interrompes avec ton immaturité ? Ah, oui.

Je me suis souvent demandé si les croyants qui employaient cette phrase (généralement en guise de Joker lorsqu'ils sont confrontés à une contradiction de leur dogme ou à une question à laquelle ils ne peuvent pas répondre) se rendent bien compte à quel point elle contredit à peu près tout ce en quoi ils croient. Je m'explique, vu j'ai que ça à faire.

Comme tu le sais, le religieux type codifie -du moins en partie- son mode de vie, ses croyances et sa morale en fonction de sa religion (encore que ceux qui adoptent l'intégralité du dogme tel qu'il est formulé par leur(s) texte(s) sacré(s) de référence sont heureusement fort rares), croyant que c'est ainsi qu'il convient de plaire à son Dieu, de "gagner son Ciel" et tout ce qui s'ensuit. C'est pour ça que le juif moyen ne mange que kasher, que le musulman typique ne mange pas de porc et que l'objectiviste traditionnel lit tous les jours Atlas Shrugged en faisant semblant de penser que c'est de la bonne littérature en dépit du fait que putain mais ça traîne trop en longueur c'est pas possible, merde, même Twilight c'était moins gonflant en comparaison*.

Seulement voilà : si l'on considère que les voies de Dieu sont bel et bien impénétrables, qu'en d'autres termes il est impossible de savoir ce qu'il a réellement en tête, comment diable (lolilol.) peut-on savoir que ce que l'on fait et ce en quoi l'on croit plaisent réellement à Dieu ? Peut-être que le dieu des chrétiens ne croit pas du tout aux préceptes bibliques. Peut-être qu'Allah considère le Coran comme un ouvrage obsolète et trop violent à son goût. Peut-être qu'Adonaï trouve que l'Ancien Testament, c'est très surfait ? 

"Le deutéronome ? Ouais, pardon, j'étais bourré quand je l'ai écrit."

On peut même aller plus loin dans les hypothèses : peut-être que le Dieu unique ne considère pas qu'Il doit se conformer lui-même aux préceptes qu'Il ordonne à ses suivants de suivre. Ça expliquerait notamment pourquoi Yavhé, supposément l'auteur du commandement "Tu ne tueras point", n'hésitait pas à zigouiller tout un tas de gens (Ayons au passage une pensée pour le pauvre Onan, inventeur de l'onanisme, qui se vit éliminé pour cela. Comme quoi, même dans l'Antiquité, c'est dur la solitude).

Peut-être même que tous les textes sacrés, toutes les religions, ont été créés par Satan lui-même, Dieu ayant décidé de le laisser faire pour voir qui tomberait dans le panneau (soit qu'il se sentait d'humeur à faire des blagues lourdingues, soit qu'il s'agit d'une sorte de test de notre foi, si tu veux). Peut-être que le Créateur de l'Univers est communiste anticlérical** !... Tiens, ce serait sacrément marrant, ça : la seule façon d'aller au Paradis, ce serait de ne pas croire au Paradis !

Dieu (photo non contractuelle)

Comment pourrait-on le savoir ? Après tout, les voies du Seigneur sont impénétrables...

Ce qui d'ailleurs, m'amène souvent à poser une toute autre question : si Celui-Qui-Est-Aux-Commandes se révèle être un vrai salopard (genre un psychopathe, un néo-nazi, ou pire, le producteur-scénariste de Taken 2) ... qu'est-ce qu'on fait dans ce cas-là ? On est foutus ? C'est pas comme si on pouvait virer Dieu et nommer quelqu'un à sa place.
Peut-être que c'est pour ça que les religieux croient le plus souvent que s'il y a un Dieu unique, il est nécessairement bon, juste et aimant : parce que s'il ne l'est pas, on est dans la merde.


* Non, je n'exagère pas. Essayez de le lire, vous verrez bien. Vous comprendrez vite que la question centrale du roman n'est pas "Qui est John Galt ?" mais "Bordel, quand est-ce que John Galt va fermer sa gueule ?".
** J'imagine la tronche des conservateurs chrétiens américains lorsqu'ils Le rencontreront ! Peut-être même qu'Il est homosexuel, par-dessus le marché !

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