26 mai 2014

4 morts qui prouvent que l'Ironie Cosmique existe (et a un sacré humour)

Jeune impie de ton espèce, sans doute vis-tu dans l'incroyance de l'existence de notre divinité l'Ironie Cosmique dont je suis le seul et unique prophète parce que j'ai dit "preum's". Sans doute crois-tu en de fausses divinités tels que ce dieu qui ne répond qu'au nom de "Dieu", ou en des concepts tels que le karma. Comme tu es loin de la Vérité™ !

Car l'Ironie Cosmique est la seule vraie déesse. Et un jour, elle nous punira tous d'une façon ironiquement appropriée, car le sadisme et l'humour très très noir sont ses atouts. Les poignardeurs se feront poignarder, les violeurs se feront violer et la NSA se fera espionner. Ainsi soit-il.

Jeune impie, tu n'y crois toujours pas ? Voici quatre preuves des plus évidentes qui ébranleront ta foi.

(Si tu m'as pris au sérieux, tu es encore plus con que tu n'en as l'air)

1) Un homme opposé aux lois sur le port de la ceinture de sécurité meurt dans un accident de voiture


Il existe des gens assez braves pour mourir pour défendre leur cause. C'est plutôt une bonne chose. Ce qui ne l'est pas, c'est qu'il existe des gens assez stupides pour mettre leur vie en péril en tentant de prouver une cause idiote. Voici une personne qui appartenait à cette catégorie de gens qui meurent bêtement en prouvant involontairement que leur argument ridicule est, justement, complètement ridicule.

Cette histoire triste -ou franchement marrante selon la façon dont on décide de l'aborder- à pour personnage principal Derek Klieper, vivant jadis au Nebraska, aux USA. C'était un homme pour qui les lois obligeant un individu à porter sa ceinture de sécurité étaient une violation des libertés privées. D'après son père, c'était pourtant quelqu'un de brillant et un bon élève à l'université qu'il fréquentait.

L'histoire de sa vie connut une fin brutale lorsque, passager d'une voiture roulant à belle vitesse sur une route gelée, il fut éjecté du véhicule lorsque celui-ci tomba dans le bas-côté. En effet, à la surprise de personne, Klieper avait décidé de ne pas porter sa ceinture ce jour-là. Eh oui, cet homme n'était pas seulement opposé aux lois forçant à mettre sa ceinture, il était aussi opposé au fait même de mettre sa ceinture, étant sans doute venu du passé depuis une époque où les voitures n'allaient pas à plus de 10 km/h.

Dans un genre similaire, Snopes nous rapporte aussi l'histoire de la mort d'un motocycliste opposé au port du casque à moto, qui bien sûr périt dans un accident duquel le port du casque aurait pu le sauver.

Rien n'est plus badass que de répandre sa cervelle sur la chaussée.

2) Christine Maggiore, négationniste du SIDA, meurt du SIDA


De toutes les théories du complot à saveur pseudo-médicale jamais inventées, le négationnisme du SIDA est sans doute la plus dangereuse, avec le déni de l'existence des bactéries et autres virus (oui, bien sûr que ça existe. Sous-estimes-tu encore l'idiotie de tes pairs, jeune lecteur ?). Celui-ci affirme en effet que le SIDA, c'est pas pour de vrai, que le VIH c'est rien qu'une invention mesquine de ses sales médecins de Big Pharma qui font rien qu'à vouloir s'en mettre plein les poches, juré, c'est écrit dans mon dernier livre Comment je vais tous bien eu aux éditions S. Kro & cie, disponible dès aujourd'hui chez votre marchand de poudre aux yeux pour la modique somme de 39 € 90 TTC.

L'une des plus célèbres apôtres de cette doctrine était Christine Maggiore, qui défraya la chronique du petit monde des négationnistes parce qu'elle était séropositive et semblait malgré son opposition à toute forme de traitement en parfaite santé. Elle fonda un groupe de négationnistes appelé Alive & Well. Lecteur, sens-tu venir l'Ironie Cosmique dans cette histoire ? Elle mit même au monde une fille, Eliza Jane. Celle-ci mourut à l'âge de trois ans d'une pneumonie qu'elle avait contracté parce que son système immunitaire s'était trouvé affaibli. Hmmm, par quoi ? Je me le demande.

Une fois de plus, la réalité n'était qu'une chose triviale et sans importance face à la foi, dans ce cas-ci la foi de Maggiore en l'inexistence du SIDA. Celle-ci continua de professer sa croyance que le VIH n'est qu'un piège à cons, mais qu'elle-même était trop intelligente pour y tomber. Insérez ici un rire grinçant. Elle embaucha un toxicologue pour animaux (!), Mohammed Ali Al-Bayati, pour affirmer que sa fille n'avait jamais eu le SIDA, et que c'était en fait une réaction extrêmement rare à l'amoxicilline qui l'avait tuée.

Il fut rapidement démontré que tout cela n'était que foutaise, et que Al-Bayati, bien que s'auto-proclamant "pathologiste", n'avait aucune qualification dans ce domaine, et qu'enfin Eliza Jane était bien morte du SIDA. Et dans d'autres révélations fracassantes, on découvrit également que l'herbe était verte, que le feu était chaud et que les négationnistes du SIDA étaient aussi ignares en biologie que dangereux.

Sans surprise aucune, Christine Maggiore mourut elle aussi du SIDA l'année suivante. La communauté du négationnisme de cette même affection se rallia pour nier l'évidence une fois de plus, prouvant que si la foi ne peut pas réellement déplacer des montagnes, elle peut au moins les dissimuler (cherche la cause de la mort de Maggiore sur le propre site de son organisation -elle toujours en vie- et bon courage...). C'est toujours ça.

Ci-dessus : une pure fiction, juré !

3) Bruno Gröning, guérisseur du cancer, meurt d'un cancer


Je n'aime jamais me réjouir de la mort de quelqu'un, sauf en quelques rares exceptions : quand c'est quelqu'un que j'aime pas, quand il l'a bien mérité, quand c'est vraiment très drôle, quand j'ai rien de mieux à faire et quand je suis bourré. Aujourd'hui, j'ai rien de mieux à faire. Pour changer.

Réjouissons-nous donc ensemble de la mort d'un pseudo-guérisseur ayant passé toute une partie de sa vie à prétendre pouvoir guérir tout un tas d'affection, des rhumatismes jusqu'au cancer... et qui mourut d'un cancer. Cet homme s'appelait Bruno Groening. Notons au passage que même aujourd'hui ses apôtres évitent de préciser de quoi il est mort, et surtout d'expliquer comment un guérisseur n'a pas réussi à sa guérir lui-même, se contentant de sous-entendre vaguement que c'est parce qu'il était trop altruiste pour ça, ou que c'est encore de la faute de Big Pharma et de ses associés les vilains médecins, mais que même eux ne peuvent réduire au silence la suprématie de leur gourou.

Son flyer, obtenu, grâce au site Megabambou.
(cliquer dessus pour le voir en grand)

4) Le Marlboro Man meurt d'un cancer du poumon


Qu'on se le dise, l'Ironie Cosmique est une déesse vengeresse (et même franchement vindicative), et le cancer est son arme favorite. C'est ce que découvrit à son grand dam l'acteur David McLean, qui fut plus connu sous le pseudonyme de Marlboro Man pour les publicités pour la célèbre marque de cigarettes dans lesquelles il figura, l'objectif de ces pubs étant bien sûr de montrer que la seule façon de ressembler à cet homme au look de cow-boy très macho était de fumer comme un pompier. Ce que McLean lui-même faisait.


Il faut dire que le bonhomme vivait à une époque où l'on était moins au fait des dangers du tabagisme, et où on croyait encore dur comme fer que la nicotine, il n'y avait rien de tel pour décrasser les poumons (on utilisait même le tabac comme médicament à une époque, après tout). Enfin, bref, en peu de mots, cet amour de McLean pour les clopes finit par le rattraper lorsqu'il développa un cancer des poumons dont il mourrut en 1995. Inutile de préciser que son image n'est plus apparue dans un spot de pub pour la moindre cigarette depuis.

19 mai 2014

Mat

C'est de nouveau l'heure d'une petite histoire. Vous êtes contents, les enfants ?
[silence]
Eh ben tant pis pour vous.

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Les deux joueurs se faisaient face autour de l'échiquier, assis sur un banc public à la peinture écaillée. Le temps s'était couvert, mais il faisait encore assez doux pour justifier une partie en plein air. Le parc était désert, à l'exception d'une mère et de ses deux enfants, et de l'occasionnel passage d'un balayeur ou d'un gardien de la paix. Un petit vent froid se levait par moments.

L'un des deux joueurs prit un pion noir et un blanc dans ses deux mains, les mélangea dans son dos, puis présenta ses deux poings fermés à son adversaire. Celui-ci sélectionna sans hésiter la main droite, et ne sourit ni ne montra la moindre surprise lorsque l'autre dévoila un pion blanc.
"Bon. A toi l'honneur." déclara l'autre joueur en lui tendant le pion.

Le joueur aux pièces blanches ouvrit avec le pion D2 en D4 en réprimant un frisonnement. Ses doigts tapotaient sur le bord de l'échiquier, traduisant une certaine impatience. Son collègue répliqua en sortant son cavalier G8 en H6. Il frissonna et desserra sa cravate rouge qui offrait un contraste étrange avec son costume beige. Puis il fixa son adversaire, la mine maussade.
"Ca ne t'arrive jamais de te souvenir ? demanda-t-il après un moment.
L'autre resta silencieux une courte seconde, puis avança le pion E2 en E4.
- De quoi ?" dit-il sans lever les yeux du jeu.

L'homme en costume le considéra en soupirant. Il s'attarda sur la mise décontractée de son collègue : un vieux blue jean décoloré, des baskets dont l'une des semelles commençait à bailler et un T-shirt noir portant l'image d'un drapeau tibétain barré de la mention "Banned in China" en rouge. Son visage, vide de tout expression, oscillait doucement sur le même tempo que le rythme battu par ses doigts. Ses cheveux, longs et noirs, lui retombaient par occasions sur le front.
"Tu sais bien, répondit l'homme en costume en bougeant son autre cavalier noir. D'avant.
- Non, répliqua l'autre avec un léger sourire, et c'est franchement tant mieux."

Tandis que l'homme en T-shirt avançait à son tour une pièce (un cavalier auquel il fit sauter les rangs de ses propres pions blancs), son collègue posa une main sur son menton, masquant la moitié de son collier de barbe roux taillé avec minutie. Il avança sa main libre au-dessus d'un de ses cavaliers et dit :
"Moi, ça m'arrive tout le temps.
- Essaye les médocs, déclara l'autre, caustique.
- J'ai des regrets, répliqua l'homme en costume beige avec un soupçon de reproche dans le ton. C'est humain, non ?
- Justement, dit son adversaire avec légèreté. Laisse ça aux humains."

La partie avançait plus rapidement, désormais. Un vent frais commençait à se lever. Plus loin, la mère appela ses deux enfants et leur fit signe de revenir vers elle. Ceux-ci ne parurent pas en tenir compte et coururent jouer plus loin en riant. L'homme en T-shirt sortit une barre chocolatée d'une de ses poches tout en considérant son fou d'un air absent.
"Je sais que le concept d'humanité t'est totalement étranger, mais... commença l'homme aux cheveux roux.
- Tout autant qu'il t'est étranger, coupa son collègue, devenu soudain sérieux. Tout autant que le concept de "félinité" doit être étranger à un chien, ajouta-t-il avec un sourire en coin.
L'homme en beige ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Il observa un court moment de silence, puis reprit :
- Dans le fond, tout ce que j'ai fait, c'est fuir comme un rat tandis que le bateau sombrait.
- Tu n'as pas fui, tu n'es pas un rat, et le bateau n'a jamais sombré, répondit calmement son adversaire en ramenant ses longs cheveux noirs derrière ses oreilles.
- C'est toi qui le dis ! répliqua l'homme en costume en croisant les bras.
- Exact, c'est moi qui le dis. Et mon point de vue est nécessairement biaisé. Tout comme le tien, en fait.
L'autre poussa un soupir exaspéré. L'homme au t-shirt abandonna un instant la partie de le regarda droit dans les yeux.
- Écoute, dit-il, on va pas recommencer à débattre là-dessus. Tu as pris la seule décision rationnelle. Là-haut, tu ne faisais jamais que des conneries. Tu avais trois solutions : jouer les autocrates omnipotents, et dans ce cas l'humanité deviendrait entièrement dépendante de toi, continuer à glandouiller, et rester dans la situation absurde où tu t'es fourré depuis va savoir combien de temps, ou... lâcher l'éponge.
Il conclut sa sentence en éliminant un fou noir avec sa tour blanche.
- Tu as une façon de présenter les choses sous un jour tellement simpliste !... lança l'homme en costume.
- C'est bon, trancha son interlocuteur, tu sais comme moi que le nombre de saloperies que t'as faites, volontairement ou non, se chiffre en centaines, tandis que le nombre de trucs à peu près sympa que t'as faits dans le même temps se compte sur les doigts d'un amputé. Pas pour rien que j'ai frappé du poing sur la table.
- J'ai fait des erreurs ! Et alors ? Au moins, moi, j'ai essayé !
- Essayé quoi, tête de lard ? répliqua l'homme en t-shirt noir en retournant à ses pièces. T'avais deux modes : dogmatisme ou indifférence. Parfois les deux en même temps. Ajoute à ça le fait qu'il a fallu attendre que le nombre de tes victimes atteigne royalement la dizaine de millions pour que tu commences à te remettre en question, et ça te fait un beau palmarès."

La réplique fit mouche. Le barbu se prit le front à deux mains, les coudes appuyés sur les cuisses. Après une longue hésitation, l'homme aux cheveux bruns se pencha vers lui et reprit sur un ton d'excuse :
"Damien...  "
Le barbu en costume beige sursauta, se rappelant qu'il s'agissait désormais de son nom. C'était une idée de son collègue, d'ailleurs. Une référence humoristique à un obscur film, parait-il. Son collègue avait lui préféré se faire appeller "Lucas", nom qu'il avait apparemment choisi au hasard.
"Damien, répéta l'autre. Excuse-moi. Je te considère pas comme quelqu'un de mauvais. Le fait même que tu aies fini par changer d'avis et accepter la réalité, ça prouve au moins que tu as bon fond. Et que tu n'es pas aussi buté que ton ex-fan-club.
- Eux ! répondit Damien en reniflant d'un air maussade. Plus royalistes que le roi, hein ?
- Ouais, dit Lucas en pouffant. Je crois qu'on peut dire ça."

Une petite pluie fine commença à tomber. Lucas poussa un juron en regardant le ciel. Damien sortit rapidement un parapluie d'une petite serviette qu'il cachait sous le banc.
"Bon, on oublie la partie, dit Lucas. On va se faire une toile ?
- Je n'ai pas vraiment le moral à ça...
- Allez... Oh, attends, j'ai une meilleure idée. Je vais t'offrir un bouquin.
Damien réfléchit un instant, puis se força à sourire.
- D'accord. Tu veux que je note les emplacements de nos pièces pour la prochaine partie ?
- Pas la peine, t'étais "mat" en trois coups, répondit Lucas en retrouvant son habituel ton léger, avant de courir se mettre à l'abri tandis que la pluie redoublait."

Damien déploya son parapluie tout en regardant avec stupéfaction l'échiquier. Mat ? Son compagnon était-il sérieux ou plaisantait-il encore ? Pourtant, son roi pouvait encore... Non, à moins que la tour blanche... Mais là encore, son fou...
"Oh ! cria Lucas. Tu viens ?"

Quelques instants plus tard, abrités au sec dans une librairie, les deux compères déambulaient dans les rayons, s'arrêtant parfois pour attraper un ouvrage et en parcourir rapidement la quatrième de couverture.
"Bon, d'accord, fit soudain Damien. Comment est-ce que j'étais "mat" ?
- Hein ? marmonna Lucas en relevant le nez d'une bande dessinée. Ah ! Confidentiel, ajouta-t-il avec un sourire en coin.
- Je ne savais pas que tu étais aussi doué à ce jeu. En fait, je croyais que tu n'y jouais que pour me faire plaisir.
- C'est le cas, confirma Lucas. Enfin, j'y joue aussi parce que... eh bien, j'apprécie l'ironie de la chose.
- Quelle ironie ? Demanda Damien, interloqué.
- Bah, tu sais, les noirs contre les blancs, le bien contre le mal, tout ça... Et surtout, les rois.
- Quoi, les rois ?
- Penses-y comme ça. En gros, ils sont les pièces les plus importantes, ils n'ont rien au-dessus d'eux... Et pourtant, ils sont extrêmement limités dans leurs mouvements, et ne servent globalement à rien durant la partie. Ça te rappelle rien ? Et pour pousser la métaphore plus loin, j'ajoute qu'on sacrifie un paquet de pièces pour les protéger.
- Je crois que j'ai compris l'idée... répondit Damien, la mine sombre.
- Et ce qui m'amuse le plus c'est que malgré ça, ils sont tout aussi manipulés que les autres. Alors qu'ils sont censés être au-dessus de tout.
Damien s'arrêta, son visage figé dans une expression d'étonnement.
- Est-ce que tu sous-entendrais par là qu'il y a quelque chose au-dessus de nous ?
- Tu penses que non ? se contenta de répondre Lucas.
- Je sais que non, corrigea Damien.
- Tu es bien catégorique.
- Évidemment que je suis catégorique ! rétorqua Damien avec impatience. Je suis quand même bien placé pour le savoir !
- Peut-être, mais si la... chose au-dessus de toi t'avais créé de façon à ce que tu croies cela ? Hum ? Si ça se trouve, il y a plein de créations parallèles, avec pour chacune un "toi" et un "moi" parallèle...
- Et qui serait au-dessus de tout ça, alors ?
- Un dieu, j'imagine, et sûrement que lui aussi aurait un autre dieu au-dessus de lui, et cætera, et cætera...
Le ton de Lucas était tout aussi insouciant, mais Damien croyait percevoir dans sa voix une nette touche d'amusement.
- C'est ce que tu crois ? demanda Damien.
- Peu importe. Pour en revenir à ce dont on parlait, tu as deux choix face à tes regrets, comme tu les appelles. Soit tu continues de t'enferrer dans un débat dont tu sais aussi bien que moi qu'il ne débouchera jamais sur rien puisque tu ne pourras jamais savoir que tu as raison ou non, soit, eh ben... Tu profites de ce que tu as, quoi.
Damien soupira et haussa les épaules.
- Il va me falloir du temps pour d'adopter ta philosophie..." murmura-t-il.

Lucas ne l'entendit pas. Son attention avait été reportée sur un CD de musique dont il s'empara avant que Damien n'ait pu en lire le titre. Lucas se dirigea ensuite vers la caisse, en faisant signe à son camarade de l'attendre. Quelques minutes plus tard, tenant à la main un paquet cadeau bleu entouré de fil rouge, il le tendit à Damien.
"Bon anniversaire. C'est pas un livre, mais ça te plaira quand même."
Sans attendre de remerciements, Lucas se dirigea vers la sortie de la boutique.

Dévoré de curiosité, Damien déchira le papier-cadeau. Une couverture noire apparut. Le titre s'en détachait en lettres blanches :

Joan Osborn – What if God was One of Us

 Damien ne put retenir un sourire.

12 mai 2014

Startopia

Bon sang, je n'arrive pas à croire que j'ai écrit en tout et pour tout un seul article portant sur un jeu vidéo l'an passé. Ceci dit, ce n'est pas que de ma faute : plusieurs billets de mon blog ont été effacés, j'ai eu plusieurs pannes de courant, je me suis retrouvé impliqué dans un incident nucléaire et j'ai eu la flemme. Alors, vous voyez...

Bref, sans autre préambule, je vais aujourd'hui parler d'un de mes jeux favoris : Startopia. Un jeu de gestion. Dans l'espace. Oui. Voilà. Bon.

Ce jeu fut développé en l'an de grâce 2001 par les bonnes gens du studio Mucky Foot Productions, petit studio anglais formé d'anciens membres du légendaire studio Bullfrog (Populous, Syndicate, ça te dit quelque chose ?) qui sortit un grand total de trois jeux avant de fermer boutique. Tiens, cette histoire m'est familière... Soit c'est encore une manifestation de la malédiction du troisième opus, soit j'ai un goût vraiment très particulier en matière de jeux vidéo.

Quoique fort bon, le jeu souffrit d'une mauvaise publicité et d'une mauvaise distribution qui l'empêchèrent d'obtenir le succès qu'il méritait. La fermeture prématurée de Mucky Foot n'arrangea bien sûr pas les choses. Le jeu est depuis vendu par GoodOldGames, où je l'ai d'ailleurs eu pour un dollar en solde.


Jeu testé dans la version originale (pour changer) telle que distribuée par GoodOldGames.com. Une version française existe, mais rien à foutre.

1. Frying pan ou melting pot ?


Au début de chaque partie, le joueur atterrit dans une vieille station spatiale en forme de donut, laissée depuis pas mal de temps à l'abandon. L'objectif est de remettre cette station en état de marche et d'en assurer la gestion. Le joueur est assisté dans sa tâche par VAL (hum...), une I.A. qui lui servira de majordome sarcastique. En sus, le joueur devra s'équiper en drones de construction et de sécurité, et recruter des employés parmi ses visiteurs.

Chaque station se divise en trois ponts : l'engineering deck (ou pont technologique dans la VF), où se trouvent toutes les facilités techniques, industrielles et commerciales le pleasure deck (pont plaisir en franchouillard) et le biodeck (appelé... Petikoindenatur en français. Tu commences à comprendre pourquoi je préfère la version originale ?), qui sert à la fois de parc d'intérieur et de serre, puisque l'on peut y cultiver toutes sortes de plantes qui pourront ensuite être récoltées.

 L'engineering deck.

En outre, une large variété d'aliens de toutes les formes et de toutes les couleurs viendront rapidement inonder ladite station ; chaque espèce ayant bien sûr des goûts, des besoins et des talents différents. Il y a un total de huit espèces intelligentes :
- Les Grouliens Salt Hogs, des cochons humanoïdes à l'accent cockney que l'on pourrait aussi bien surnommer les prolétaires de l'espace. Ils constituent la main-d'œuvre non-qualifiée, et feront fonctionner les usines (factory) et les recycleurs (recycler). Leur éthique de travail est d'ailleurs tellement extrême qu'il est possible de les faire mourir d'épuisement en les faisant travailler trop longtemps. Ils s'entendent très bien avec les espèces de basse extraction, et beaucoup moins avec celles d'un statut social supérieur.
- Les Greys, en d'autres termes les petits gris de nos légendes urbaines à saveur ufologique. Quand ils ne sont pas occuper à enfoncer des sondes anales et voler du bétail de-ci de-là, ils s'avèrent être des médecins très doués, et les seuls à pouvoir faire tourner un hôpital (sick bay). Ils apprécient les environnements froids et humides (la neige en particulier).
- Les Grekka Targs, sorte de demi-portions d'insectes humanoïdes avec des ailes, sont des experts en technologie. Le principal (pour ne pas dire le seul) intérêt de cette espèce est sa capacité à opérer les senseurs de communication (comsensor). Et... c'est à peu près tout ce qu'il y a à dire sur les Targs, sinon peut-être qu'ils peuvent s'avérer utiles pour assurer la sécurité (ou comme chair à canon) et qu'ils apprécient les environnements froids et secs.
- Les Kasvagorians sont de très grands tas de muscles pourvus d'un sourire carnassier. Appréciant la violence comme nulle autre espèce, ils font d'excellents gardes et pourront s'occuper du centre de sécurité (security center). Un joueur projetant de partir en guerre contre un rival aura tout intérêt à en embaucher une flopée. Les Kasvagorians mangent beaucoup, n'aiment pas le luxe ni le raffinement et ne sont dans l'ensemble pas des plus malins. Ils apprécient les environnements chauds et arides. Les espèces plus pacifistes les ont naturellement dans le nez.
- Les Dahanese Sirens, extra-terrestres très semblables aux humains à l'exception de leurs ailes d'ange. Hédonistes légèrement vêtus, les Sirens s'occupent des love nest sur le pleasure deck, où ils dispensent à leurs clients de l'amour et du sexe -en version tout public. Un service vital s'il en est, mais que d'autres espèces jugent décadent et n'apprécient guère. Les Kasvagorians sus-mentionnés n'aiment pas non plus leur côté tafiole.
- Les Karmaramas sont les hippies écolo new age de l'espace... la preuve qu'on peut bien fuir jusqu'à l'autre bout de la galaxie, ils seront toujours là. Ces humanoïdes violets à quatre bras sont des fermiers compétents et s'occuperont de cultiver les plantes du biodeck. Récolter trop de leurs précieuses plantes d'un coup peut d'ailleurs les inciter à démissionner, parce que c'est pas gentil pour l'environnement, ça, man. Les Karmaramas sont parmi les aliens ceux qui mangent et dorment le plus. Ils aiment beaucoup les Sirens, mais -pour une raison très curieuse- détestent les Kasvagorians.
- Les Turakkens, aliens à deux têtes, sont des scientifiques hors de pair. A ce titre, ils sont les seuls à pouvoir occuper les laboratoires (laboratory) de la station et à y rechercher des technologies. Ils sont de très grands amateurs des services proposés par les Sirens, si bien qu'il leur arrive de déserter leurs postes pour aller s'adonner à... enfin... heu... Bref, un joueur avisé aura à cœur de rationner leurs visites aux love nest. Pragmatiques, rationnalistes et athées, ils ne s'entendent pas avec les Zedem Monks.
- Les Zedem Monks, justement, sont comme leur nom l'indique le clergé de l'espace. Leur principal fonction, une fois recrutés, est la création d'un temple Zedem sur le biodeck, où les âmes en manque d'amour ou venues chercher pénitence pourront être accueillis. Chaque visiteur converti rapportera 5.000 points d'énergie au joueur. Comme je l'ai précédemment mentionné, les Sirens et les Turakkens ne sont pas les bienvenus auprès des Zedem. Ces pêcheurs ne verront jamais la lumière !...
- Les Polvakian Gem Slugs, enfin, sont l'aristocratie du futur : obèses, fainéants, prétentieux, inutiles, on ne peut ni les embaucher ni les mettre à la porte. Leur seule et unique utilité -et c'est un bien grand mot- est leur capacité à déféquer des turdites, des pierres précieuses de grande valeur, lorsqu'ils sont contents. Il est cependant difficile de les satisfaire, et seule une combinaison bien particulière de divertissements saura leur décrocher un compliment (et leur faire sortir la merde dorée du cul). En outre, ils n'apprécient pas la saleté, encore moins ces bolcheviks de Salt Hogs.

Un bar sur le pleasure deck.

2. With Blackjack and hookers


Voilà donc le joueur à la tête de sa propre station spatiale, avec un petit pactole d'énergie (la monnaie du jeu), quelques Scuzzers (droïdes chargés de la construction, du nettoyage et de l'entretien), une intelligence artificielle qui ne manquera pas une occasion de faire comprendre à son patron qu'il est nul, et son ambition de construire une station digne de ce nom ou tout au moins de ne pas finir dans un trou noir en cas d'échec.

Le collecteur d'énergie. S'il se vide, c'est la fin des haricots.
Pour bâtir sa station, il faut plus que de l'énergie, les droïdes susmentionnés et de la bonne volonté : il faut aussi les plans (blueprints) de chaque construction. Ceux-ci peuvent être obtenus par la recherche (mais encore faut-il posséder un laboratoire, des Turakkens et les matériaux de bases pour lancer la recherche), soit plus simplement par le commerce. Un grand nombre de marchands passent en effet par la station, en particulier l'impayable -ha, ha, ha, quel jeu de mots- Arona Dal, commerçant peu honnête tout droit échappé d'un roman de Terry Pratchett. Cette deuxième méthode, tout en étant plus rapide et plus simple, est aussi beaucoup plus chère, surtout si l'on opte pour Arona, qui prendra toujours soin d'augmenter ses prix par rapport à ceux du marché.

L'énergie, justement. Comme dans tout jeu de gestion, il est important d'en avoir plein, d'autant que dans Startopia, en plus de servir de monnaie, elle sert aussi à assurer le bon fonctionnement de vos installations. Personne n'aime faire ses courses dans le noir, après tout. Il va donc falloir très vite installer des facilités de base pour que les touristes dépensent leur argent : berth (dortoir), dine-o-mat (distributeur de nourriture, traduit par "manj-a-touar", dans la VF...), quelques boutiques sur le pleasure deck...

Cependant, le joueur cherchant à s'étendre comprendra rapidement que même l'espace coûte de l'argent, puisqu'il faut payer pour débloquer une nouvelle section de la station et ainsi avoir la place de construire d'avantage. Et s'il existe un rival dans la station, cet espace devra à terme être payé non plus avec de l'énergie, mais avec le sang des employés, au long de conflits meurtriers où tout le monde se fout joyeusement sur la gueule pour le contrôle d'un secteur.

Le commerce est un élément très important du jeu. Achetez haut et
vendre bas est même l'objet d'une des missions de la campagne.

 3. Thank you for pressing the self-destruct button


La zonzon de l'espace.
La grande force de Startopia, c'est le large éventail de possibilités qu'il offre au joueur. Il est tout à fait envisageable de faire de sa station un super-marché galactique, une station de recherches, une exploitation agricole, un hôpital, une industrie, une station commerciale, une prison... ou un mélange détonnant de tout cela. La campagne a justement pour objet d'explorer chacune de ses possibilités, une par une, en introduisant à chaque mission un ou plusieurs nouveaux éléments du gameplay.

Ladite campagne est à ce sujet très utile pour se familiariser avec le jeu, d'autant que sa difficulté est très bien dosée : facile dans les premiers niveaux, particulièrement corsée dans les derniers, et très variée tout du long. On regretta cependant sa brièveté relative (10 missions en tout et pour tout) et le fait que les dernières reposent beaucoup sur la chance. Heureusement qu'il existe le mode sandbox, où tous les délires sont possibles et où une partie peut durer sans problème une dizaine d'heures.

Startopia a-t-il des défauts, en dehors de cela ? Le fanboy en moi me crie que non, mais l'autre partie de moi qui se veut rationaliste me pousse à faire remarquer que le jeu peut s'avérer délicat à prendre en main par des néophytes, car son tutorial n'est pas très poussé et le jeu se montre plutôt avare en explications et en aide in-game.

4. Roswell that ends well


En résumé et pour conclure, Startopia est mon jeu de gestion préféré avec Tropico. Un joyau d'originalité, d'humour et de profondeur, avec des doubleurs excellents et des graphismes (pour l'époque, évidemment) classieux. Que dire de plus ?

10 mai 2014

Tito Puente - Señor Burns

Les Simpsons est une série animée exceptionnelle pour de nombreuses raisons, et son choix de musiques en est une.


Wounds won't last long,
but an insulting song
Burns will always carry with him.
So I'll settle my score,

on the salsa floor
with this vengeful Latin rhythm.
Burns ! Con el corazon de perro !
Senor Burns ! El diablo con dinero !
It may not surprise you,

but all of us despise you.
Please die and fry.
In hell.
You rotten, rich, old, wretch !
Adios viejo !

7 mai 2014

Google, mon amour

Il faut dire ce qui est : la majeure partie des lecteurs du présent blog y accèdent par ce super moteur de recherche qui a parfois des allures de Big Brother qu'est Google. Grâce à Blogger, je sais même ce qu'ils ont tapé pour trouver ledit blog. Grâce à Blogger, je sais que beaucoup n'ont pas trouvé exactement ce qu'ils escomptaient. Grâce à Blogger, je sais également qu'il y a parmi mes visiteurs occasionnels des gens au sujet desquels je me pose de sacrées questions et me fait toutes sortes de films.

Voici en effet un florilège des plus étranges recherches Google ayant mené à ce blog que vous lisez (les phrases en italique sont mes commentaires) :

symbole mongoliens
blog banane mécanique gay
domination des maitres blacks
qu il ne va rien se passer
creer une zone de protection impenetrable par le diable
troll face soit pas deg
chemtrails odeur d'essence
blanrue le maitre du monde (c'était donc LUI !)
patrons des celibatzires
prophete osee michel ange
comment dere son armée tropico 4
ces reptiliens nos maitres
maitres du conspirationnisme
douleure et deuil de notre chat
pourquoi il ne sait rien passer le 21 decembre 2012
2012 il ne sait rien passer (s'il ne sait rien, il n'avait qu'à apprendre)
yeux bleu, ancetre alien
les complots les plus terrifiants des illuminatis
chemtrails pour cacher la planète nibiru 2013
instagram supprimer sungazing
comment calculer la terre une fois creuser
les reptiliens comment les reconnaitre (eh bien, tu vas poser cette question à un psychiatre, et il va s'occuper de ça pour toi, tu verras)
chemtrails sang humain
les homos sont malades
les gay connu
les maitres du temps chemtrail
varien
que va t il ce passe le 21 decembre 2012 (relevé le 4 janvier 2014)
contacts reptiliens -dgse
despiste d atterrissage cher les maya
blog la maitress
combien de socialistes pour changer une ampoule
zeta reticuli echange programme
bottes siton
malcolm x reptilien
secte de l empereur hiro hiro (hiro, hiro, petit patapo)
les reptiliens en grece
concerto armée de terre acronyme
vocabulaire des extraterrestre
la linguistique est un savoire ancien
le dernier maitre de l'air gay porno (Je sais que le film de Shyamalan était pourri, mais c'est pas une raison pour être insultant !)
augmenter armée tropico 4
personne n'est mort complot
croyance idiotes des americains
le bingo du jour de l an
le crime de la chausette seule
quand nancy lieder c'est elle fait enlever par les gris ?
tete de troll psychopathe
comment entretenir un sapin enot
reptiliens les grecs (décidément on ne peut plus faire confiance à personne.)
illuminatis sodomie
blog des plus belles fumeuses
troll de geek herbe jaune
comment enlever la bave de son ocarina
les extraterrestres existent bien parmi nous c'est une évidence
il ya t'il déjà des gens dans les camps de concentration?
bloqs mautres
rêve de mer guidel
pornographie complot (mais où va le monde ?)
photo homme moustache 1900
les plus jolie pairie du ponde
methamphetamine dessin lezard
guile vraie photo
paysage de une bouteille a la mer avec kevin costner

Haaa, Google... Heureusement que je t'aime, quand même.

3 mai 2014

Unfastened Coins - La vérité sur le naufrage du Titanic

Réalisé par le tout-puissant Maddox, voici le -très- court-métrage Unfastened Coins, une vidéo qui ose poser les vraies questions sur le célèbre naufrage du Titanic, en s'aidant d'une démonstration dont la validité et la scientificité ne font aucun doute. A regarder absolument pour qui ne veut plus être un mouton acceptant sans réfléchir la version officielle !


Toujours pas convaincu ? Consulte la page web associée.

Attention, conspirationniste qui me lit (pour une raison que je préfère ignorer) : cette vidéo est parodique. C'est pas pour de vrai. Réfléchis avant d'en parler à ton entourage ou tu vas encore passer pour un con. Avoue que ce serait dommage.